Alexandra Lambert, ouverte aux critiques, mais à visage découvert. © LUC CLAESSEN/belgaimage

La directrice du MAD veut régler ses comptes

Le Vif

Notre récente enquête sur les subsides du MAD (Le Vif/L’Express du 12 avril), centre bruxellois de la mode et du design, a sans surprise agité le secteur.

La directrice de l’asbl, Alexandra Lambert, n’a pas apprécié que les propos interrogatifs de certains administrateurs soient relayés, souvent de façon  » anonyme et lâche « . Dans un long mail au conseil d’administration, elle se déclare ouverte aux critiques mais elle invite ceux qui  » ne peuvent adhérer sur le fond à la politique menée  » à ne plus siéger et à lui signifier en face leur mécontentement. Ambiance…

Facsimilé du mail envoyé par la directrice du MAD aux membres du conseil d’administration

De : Alexandra Lambert

Date : 13 avril 2018 à 08:52:19

Objet : Article du VIF we de ce jeudi 12 avril 2018

Chers Membres du Conseil d’administration,

Vous en aurez certainement pris connaissance hier …le fameux article du VIF est donc sorti, avec une série de témoignages (anonymes pour la plupart) qui remettent en cause notre institution et qui au-delà de m’atteindre personnellement doivent certainement en partie vous toucher….

L’article souligne aussi de manière peu élégante certains aspects de ma vie privée.

Cet article aura le mérite de continuer à nous questionner en interne sur les messages et la communication que nous devons persévérer à faire passer sur qui nous sommes et ce que nous réalisons au quotidien en soutien à ces secteurs dont notre seul but est de les aider.

Le futur reste devant nous, restons humbles face à des éléments externes sur lesquels il est très difficile de lutter.

J’ai adressé le même message hier à toute l’équipe du mad, à laquelle je voulais dire que quoi qu’il arrive, elle reste une équipe formidable, engagée et que je crois en eux, que cet article n’entame en rien ma motivation à poursuivre avec elle notre travail en lien avec notre vision, nous avons bien au-delà de ce qui est cité réussi de nombreux paris et aidé tellement de personnes.

Et je crois que tout le monde peut rester fier, avec moi, en regardant derrière nous et en parcourant tout le chemin qui a été accompli.

Je vous prie d’ailleurs à cet effet, de bien vouloir trouver notre rapport annuel 2017, dont nous préparerons la diffusion publique prochainement.

Et sachez que nous avons reçu plus que des félicitations de toute la DG Regio, qui est venue nous visiter avec l’intégralité de leur équipe – fait apparemment exceptionnel et rare – pour le travail réalisé et toute l’ambition de ce projet. Cette DG européenne m’a par ailleurs sollicitée pour aller témoigner de ce beau modèle dans l’une de leur future manifestion européenne à Paris en novembre visant à un transfert de connaissances vis -à-vis d’autres régions bénéficiant de ce type de financements européens.

(…)

Vous constaterez à la lecture des pièces jointes à ce dossier qu’il existe une corrélation évidente entre l’article publié ce jeudi et les actions intentées par Monsieur Vervaeren tant à mon encontre qu’envers le mad pour me nuire, nuire à ma qualité professionnelle et nuire à l’intitution que nous représentons tous ensemble.

Cette situation de harcèlement et de manipulation du secteur persiste depuis près de 3 ans maintenant et je souhaite par le biais de ce mail vous demander l’autorisation de pouvoir compléter le dossier déjà constitué des éléments nouveaux apportés par cet article et de pouvoir déposer plainte officiellement au nom du MAD à l’encontre de Monsieur Vervaeren et du journal qui publie et relaie ce type journalisme peu déontologique et basé sur des témoignages « anonymes et lâches ».

J’aimerais vous dire qu’à la lecture de cet article, c’est finalement tout le système public à tous les échelons (ville, région, europe, communauté) qui est remis en cause parce que je ne vois vraiment pas par quel biais tous ces niveaux de pouvoir m’auraient accordé « tous ces millions » sur base d’une absence de vision, d’un mécontentement « généralisé » du secteur et d’une absence de résultats.

Je voudrais également rappeler que certains collaborateurs ne sont pas partis « avec fracas » mais qu’il a été mis un terme à la collaboration avec ces personnes sur base d’une décision du conseil d’administration pour les motifs que vous connaissez tous et que vous avez validés.

(…)

Je souhaite demander aux administrateurs qui remettent en question la ligne adoptée ou d’autres éléments me concernant puissent avoir la déontologie de me faire leurs réflexions en direct et en interne du CA, et si ils ne peuvent adhérer sur le fond à la politique menée, qu’ils prennent la décision de ne pas siéger au sein d’un CA tout en portant préjudice à l’institution par des déclarations médiatiques néfastes.

Je suis et j’ai toujours été ouverte à toutes critiques et si à l’unanimité du Conseil d’administration on considère que j’adopte une mauvaise stratégie, je suis bien évidemment ouverte à réorienter les choses.

En attendant, je pense avoir agi pour donner des moyens aux deux secteurs comme ils n’auraient jamais pu en espérer et ai créé un effet de levier sur les deux secteurs en soulevant des montagnes pour y arriver.

Moi-même et mon équipe avons besoin de la confiance et du soutien de notre conseil d’administration pour pouvoir continuer à mener à bien nos missions quotidiennes complexes mais dans lesquelles nous y mettons de la passion.

Enfin, je compte mobiliser tous les membres du personnel afin de réaliser pour notre premier anniversaire un article avec l’ensemble des compétences que nous mobilisons pour venir en soutien aux deux secteurs (y compris nos consultants externes) et en faisant témoigner des créateurs et designers que nous avons aidés, soutenus et en leur demandant de bien vouloir exprimer comment.

J’ai croisé hier soir la créatrice de bijoux Sara Esther, ainsi que Marie-Amélie Rollin (de chez DVF et initiatrice du site de vente en ligne des créateurs Story-to-line) qui m’ont toutes deux exprimée à quel point cet article leur a fait mal au coeur et qui trouvaient indispensable que nous exprimions à quel point nous sommes une véritable force de frappe et de soutien dans leurs trajectoires difficiles.

Dans l’espoir de susciter votre compréhension quant à la légitimité de ma démarche, d’avoir votre soutien dans ce moment pénible à la fois pour moi et pour mon équipe et dans l’attente de votre retour,

Bien cordialement

Alexandra

Alexandra Lambert– General Director

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