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« La différence de prix entre les supermarchés n’a jamais été aussi faible »

Le Vif

Colruyt demeure le supermarché le meilleur marché de Belgique, même si Albert Heijn et d’autres chaînes s’en rapprochent de plus en plus. « Une course aux prix plancher n’est pas dans l’intérêt du client » déclare l’association.

L’enquête annuelle sur les supermarchés de Test-Achats indique que la différence de prix entre la chaîne la moins chère (Colruyt) et la plus chère (Smatch) ne s’élève qu’à 16%. L’année dernière, cet écart se chiffrait encore à 25%. « La différence n’a jamais été aussi faible » observe Ivo Mechels, porte-parole de Test-Achats.

Albert Heijn aussi devient de moins en moins cher. L’année dernière, les prix de la chaîne néerlandaise étaient encore 6% plus chers que le Colruyt. Aujourd’hui, cet écart s’élève à 2% à peine. Albert Heijn est même meilleur marché que Red Market, le discount de Delhaize. « Colruyt doit rester fidèle à son ADN et garantir le prix bas le plus bas du quartier » estime Mechels. Il approuve la venue du supermarché néerlandais qui stimule la concurrence ».

Suite à la fusion d’Ahold (propriétaire d’Albert Heijn, NDLR) et Delhaize en juin, le groupe bénéficie d’une position de négociation plus forte envers les fournisseurs. « Mais tant que l’Autorité belge de concurrence ne donne pas son fiat, les deux supermarchés suivent leur propre cap » explique Jorg Snoeck de Retail Detail. « Albert Heijn suit encore son propre rythme. Et comme Colruyt, ce n’est pas un casseur de prix, comme Jumbo aux Pays-Bas ou Leader Price en Wallonie. »

Si on observe uniquement les prix des marques, la différence entre Colruyt et Smatch s’est réduite à 13%. Selon Snoeck, cette différence faible est surtout due à internet. « Il est devenu plus facile de comparer les prix de marques. C’est pourquoi les chaînes développent surtout leurs marques maison. Chez Delhaize, la part de marques maison est passée de 30 à 60% en 10 ans.

Ni Mechels ni Snoeck s’attendent à une course aux prix plancher. « Aucune chaîne n’est assez folle pour déchaîner une guerre de prix. Ce n’est ni dans l’intérêt du client, ni dans celui des fournisseurs » déclare Snoeck.

« N’oubliez pas que les supermarchés sont toujours tout-puissants: ils déterminent les cahiers des charges qu’ils transmettent à leurs fournisseurs » explique Mechels. « Ceux-ci n’ont rien à dire, car s’ils ne produisent pas à bas prix, la chaîne en trouvera un autre. Les supermarchés aiment dire que c’est le client qui demande ces prix extrêmement bas. Si les fournisseurs ou les agriculteurs frôlent leurs limites , c’est soi-disant parce que c’est le consommateur qui le demande. C’est bizarre, je n’ai jamais vu quelqu’un sur les barricades pour demander des prix plancher. Chacun sait qu’il y a une limite inférieure à ne pas dépasser sans que la qualité ne s’en ressente ».

Kristof Dalle

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