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La dette de la Fédération Wallonie-Bruxelles grossit mais lui coûte…. de moins en moins

Avec la crise économique qui sévit ces dernières années et son modèle de financement qui ne lui offre que peu de latitudes, la Fédération Wallonie-Bruxelles voit sa dette augmenter d’année en année. Mais, grâce à la baisse historique de taux, celle-ci lui côute paradoxalement de moins en moins en charges d’intérêt.

En 2012, la dette de la Fédération pesait quelque 5,8 milliards d’euros. Elle est montée à 6,7 milliards d’euros en 2015 et devrait encore s’alourdir cette année avec la décision de la majorté PS-cdH de renoncer au retour à l’équilibre dès 2018. Mais si la dette augmente, dans le même temps, grâce aux taux bas, le service de celle-ci ne cesse de diminuer.

En 2016, les intérêts à rembourser ne représenteront que 1,72% des recettes de la Fédération, contre 1,79% encore en 2015 et 1,88% en 2014, a détaillé lundi après-midi Sébastien Yerna, le directeur général du budget et des finances du ministère de la Fédération, en commission du Parlement. Sans réelle surprise, l’opposition MR a qualifié lundi cette évolution de la dette de « dérapage incontrôlé ».

« La Fédération n’ayant pas la maîtrise de ses recettes, elle ne peut que diminuer ses dépenses si elle veut stabiliser sa dette (…) qui a augmenté de 25% depuis 2009 », a souligné Philippe Knaepen.

Dans la majorité, Bruno Lefèbvre a lui justifié cet endettement par le sous-financement chronique de la Fédération. Un endettement qui permet de financer des « politiques essentielles » telles que l’éducation notamment et d’éviter ainsi « une dette sociale envers les générations futures », a défendu le socialiste.

Un argument qui a piqué Jean-Luc Crucke (MR): « Est-ce que la vertu aujourd’hui c’est de dire que les suivants paieront? », s’est-il étranglé.

Outre la hausse de la dette de la Fédération, les réformateurs jugent également celle-ci peu « transparente », les chiffres livrés lundi n’englobant pas, selon eux, toutes les dettes contractées par les différents organismes d’intérêt public (OIP) de la Fédération ou les universités notamment.

Présent lundi en commission, le ministre du Budget André Flahaut n’a pas répondu aux questions et critiques qui lui étaient adressées, renvoyant celles-ci au débat en commission sur le budget initial 2016, prévu sous peu.

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