La coalition Arizona suspendue aux enfants terribles Bouchez et Rousseau

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Le trio de missionnaires Bouchez – Coens – Lachaert avance une note. Un gouvernement fédéral avec les partis de centre-droit, sans le PS, serait envisageable pour le CDH. Pression maximale sur le SP.A. Les relations entre présidents libéraux et socialistes sont tendues. Le jeu de poker menteur se poursuit. Un constat, toujours le même: pour qu’une majorité soit possible, un parti doit se faire hara-kiri.

Feu les pouvoirs spéciaux. Dès demain, le gouvernement Wilmès ne disposera plus de la faculté exceptionnelle qui lui avait été confiée de gouverner par arrêtés pour gérer l’épidémie de coronavirus. Place, désormais, à la coalition Arizona? C’est l’appellation qui circule pour désigner l’alliance potentielle de six partis disposant d’une courte majorité à la Chambre, mais ultra-minoritaire du côté francophone : N-VA, MR, CD&V, Open VLD, CDH et SP.A. Ensemble, ces six formations représentent 77 des sièges à la Chambre. Le sobriquet Arizona fait référence aux couleurs du drapeau de cet Etat confédéré du sud-ouest des Etats-Unis. Ce serait désormais l’option prioritaire sur laquelle travaille le trio Bouchez (MR) – Coens (CD&V) – Lachaert (Open VLD). Elle est, et pour cause, jugée plus crédible en Flandre qu’en Belgique francophone. Mais le trio pourrait aussi surprendre tout le monde: selon La Libre, il avance une note « rouge-vert-bleue » pour apâter le SP.A… et le PS.

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Les trois présidents du gouvernement minoritaire de Sophie Wilmès cherchent à élargir la coalition actuelle et aimeraient entamer de vraies négociations cette semaine encore. Leur objectif: mettre en selle une nouvelle majorité et un plan de relance pour le 21 juillet, idéalement. Cette coalition a leur préférence car elle permettrait de mener une politique de centre-droit, mais aussi parce que les six formations en présence ne formulent pour l’instant aucune exclusive – sous-entendu: contrairement au PS et à Ecolo à l’égard de la N-VA.

Les chances de concrétiser cet Arizona sont certes minces, mais pas impossibles. Selon La Libre, le CDH aurait lui aussi remis une note de négociation aux trois missionnaires: les humanistes, en pleine reconstruction interne, ne voient plus d’un mauvais oeil la perspective de faire partie d’une solution fédérale.

La pression est désormais maximale sur le SP.A et son jeune président, Conner Rousseau, afin qu’ils complètent le tableau en abandonnant son parti frère, le PS. Si les socialistes flamands ne disent pas ‘non’ de façon catégorique, ils ne se prononçeront que sur le fond et attendent un improbable positionnement vers la gauche dont, dixit Conner Rousseau, on ne comprendrait pas, alors, pourquoi il ne plairait pas au PS. Bref, on tourne un peu en rond. Ces derniers jours, le trio à la manoeuvre a demandé de façon plus ou moins explicite à Conner Rousseau de se positionner.

Si les observateurs politiques flamands croient en la possibilité d’une formule Arizona, il constatent aussi combien les relations de confiance entre ses protagonistes ne sont pas au beau fixe. C’est singulièrement le cas entre les deux enfants terribles de la politique belge, Georges-Louis Bouchez et Conner Rousseau. Tous deux sont jeunes (autour de la trentaine) et communiquent en permanence via les réseaux sociaux.

Ces derniers jours, des mini-polémiques sont nées autour d’eux, révélatrices bien qu’anecdotiques. On a ainsi appris que Bouchez appellait Rousseau « l’écolier » en raison de son loook et de son sac à dos. Alors qu’un journaliste l’interrogeait sur leur resssemblance générationnelle, Conner Rousseau a répliqué: « Vous m’insultez à présent? ». Lors d’une longue interview accordée au Morgen ce week-end, le jeune patron du SP.A, interrogeait sur les tâches ménagères, a répodu qu’il déléguait le repassage à sa mère parce q’il avait, lui, d’autres préoccupations plus importantes – « Le parti. le pays ». Des accusations de sexisme se sont multipliées sur les réseau. Commentaire de Bouchez: en substance, de tels propos de ma part aurait provoqué une tempête.

Tout cela est évidemment peu de choses au regard du fossé idéologique qui sépare les partis de l’ancienne suédoises (N-VA, MR, CD&V et Open VLD) des socialistes. Pour que le SP.A accepte de monter à bord, il faudrait de très importantes concessions de la part de ses partenaires potentiels. On en revient toujours au constat qui prévalait su soir des élections de mai 2019: pour qu’un majorité fédérale soit possible, au moins un parti devra se faire hara-kiri.

La note « rouge-vert-bleue » du trio Bouchez – Coens – Lachaert témoigne en outre du fait que le jeu de poker menteur se poursuit pour teter de débloquer le pays. Une formule finira-t-elle pas convaincre tous les partis concernés à prendre leurs responsabilités?

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