La manifestation à Bruxelles le 6 novembre © BELGA

La classe moyenne râle, mais s’en sort plutôt bien

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Malgré la grande manifestation de la semaine dernière et les vives protestations contre les mesures d’économie du gouvernement Michel, la classe moyenne belge n’est pas la grande victime de la crise. C’est du moins ce qu’affirme le professeur de l’Université d’Anvers et l’expert en inégalité Ive Marx à l’occasion d’un projet autour de la classe moyenne de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

Interrogé par le quotidien De Morgen, Marx constate que la Belgique revêt une position particulière. « Le niveau de vie en Belgique a globalement augmenté depuis la crise, sans pour autant creuser les inégalités. C’est exceptionnel en Europe. Dans les pays du sud de l’Europe, mais aussi la Suède et l’Allemagne, la situation est différente. Cette constatation contredit le sentiment qui règne dans notre pays ».

Le professeur explique cette donnée positive par le fait que l’État-providence se concentre sur ce groupe. Si les personnes issues de la classe moyenne paient beaucoup d’impôts, elles profitent également de davantage d’avantages sociaux : enseignement gratuit, soins de santé gratuits, crédit-temps, prépension, chèques services, etc.

Cependant, si la classe moyenne s’en sort plutôt bien, la situation est loin d’être rose pour tout le monde : « Les inégalités sont faibles et les dépenses sociales élevées, mais en même temps il existe une pauvreté assez importante si on la compare aux autres pays. Cette pauvreté est restée assez stable en temps de crise. Malgré une faible inégalité globale, l’écart reste pourtant marqué entre les personnes hautement et peu qualifiées, le nord et le sud du pays, et les jeunes immigrés bruxellois et les autres jeunes » explique Marx.

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