La Belgique est second au classement européen des pays en faveur des droits LGBTI © BELGA

La Belgique, second pays européen en faveur des LGBTI

Stagiaire Le Vif

L’association internationale des lesbiennes, gays, bisexuels, trans’ et intersex’ (ILGA Europe) vient de publier sa nouvelle carte, la Rainbow Map qui dépeint la situation légale et politique des communautés LGBTI dans 49 pays européens. La Belgique se classe seconde juste derrière Malte. Un classement flatteur qui démontre les avancées législatives dans le pays plat même s’il reste des effort à fournir au niveau légal afin de reconnaître les personnes transgenres.

Six grands domaines sont repris par l’organe européen de l’ILGA afin de réaliser ce classement : L’égalité et la non-discrimination, les lois familiales, la liberté d’expression, les crimes et les discours de haine envers ces communautés, la reconnaissance des genres et l’asile. Plusieurs critères sont eux-mêmes réunis au sein de ces catégories pour donner au final un score sur 100. 0% signifiant une grande discrimination et violation des droits de l’Homme tandis qu’atteindre les 100% rendrait compte d’une pleine égalité et respect de ces droits.

Les personnes transgenres pas assez reconnues en Belgique

Si, avec un score de 82%, la Belgique n’a pas à rougir, sachant qu’elle se classe juste derrière le leader maltais (88%), un long chemin reste à parcourir pour que toutes les communautés LGBTI disposent d’une reconnaissance totale.

En effet, bien que la Belgique ait réalisé des efforts considérables pour la reconnaissance des communautés gays, lesbiennes et bisexuelles – que soit au niveau de l’adoption, du mariage, la protection ou encore les lois anti-discrimination- une communauté ne dispose pas encore du même soutien, les transgenres. « Il y a une série de conditions pour reconnaître les transidentités qui est difficilement soutenable sur le plan des droits humains. Lorsqu’une personne est trans’ et veut être reconnu comme tel et changer de nom, il faut donner la preuve qu’elle est suivie par un psychiatre et un endocrinologue », souligne François Massoz-Fouillien, porte-parole de la Rainbow House à Bruxelles. «  Cela veut dire que la loi belge ne reconnait les transidentités que sous l’angle du dérangement mental. C’est une violence médicale et ça va beaucoup plus loin. Lorsqu’une personne veut sortir de la case du genre, elle doit fournir la preuve qu’elle s’est stérilisée », regrette M. Massoz-Fouillien.

Résoudre cette insuffisance légale reste pour le moment l’objectif principal selon le porte-parole de la Rainbow House. Pour lui, la Belgique devrait se calquer sur des lois déjà promulguées dans certains pays tel que Malte. D’ailleurs les différents acteurs qui luttent pour la reconnaissance des droits LGBTI en Belgique sont toujours en contact avec les politiques compétant en la matière tel que Koen Geens (CD&V) le ministre de la Justice et Elke Sleurs (N-VA) la secrétaire d’État à l’Egalité des chances. Cette dernière aurait d’ailleurs « annoncé son désir et motivation de changer cette loi » rapporte François Massoz-Fouillien.

Positif dans les chiffres, pas obligatoirement dans les faits

Par ailleurs, il faut aussi nuancer ce classement par le fait qu’il ne s’appuie que sur des critères législatifs et politiques. Dans les faits et la conscience collective, ces évolutions ne sont pas obligatoirement visibles. « Il a y un gros problème de mentalité et cela a des conséquences. Une étude réalisée par Caroline Closon, doctorante à l’ULB, montrait que chez les personnes LGBT, 50% n’osaient faire leur coming-out sur leur lieu de travail à cause du sentiment d’insécurité, et on estime aussi qu’en moyenne 30% attestent avoir subi des violences physiques en société. Il y a encore un réel manque d’ouverture d’esprit, même si on constate des évolutions », conclut-il.

En définitive, la Belgique fait figure de bon élève en Europe en ce qui concerne les lois et politiques de reconnaissance de ces communautés même si des progrès restent à faire pour changer les consciences collectives. L’amélioration des conditions pour reconnaître les personnes transgenres reste cependant la grande priorité aux yeux des différents acteurs luttant pour l’égalité des droits des LGBTI. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le thème principal du Pride Festival 2016 est le terme Trans*. La campagne Je décide ! Ik beslis ! I decide ! , a aussi été lancée en parallèle afin de rappeler que tout le monde a droit à l’auto-identification et le droit de choisir son genre.

L’Ouest contre l’Est

Dans le reste de l’Europe, un réel fossé existe entre les pays de l’Ouest et ceux de l’Est. En témoigne les trois pays qui reçoivent le moins bon score, à savoir la Russie et l’Arménie (7% chacun) qui devancent néanmoins l’Azerbaïdjan (5%) et bon dernier. Au sein des pays de l’Union européenne, les mauvais élèves se trouvent du côté des pays baltes avec la Lettonie (17%) et la Lituanie (18%), mais aussi l’Italie (20%). Les députés italiens doivent néanmoins voter cet après-midi pour adopter définitivement les unions gays, sur lesquelles le gouvernement de centre-gauche de Matteo Renzi a engagé sa responsabilité.

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