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La Belgique s’engage militairement aux côtés de la France

Le Vif

Le Premier ministre Elio Di Rupo a exclu ce mardi toute présence militaire belge dans les zones de combat au Mali, alors que le Conseil ministériel restreint venait de donner son aval à la participation d’environ 75 militaires, en principe jusque début mars, à l’opération Serval que mène la France au Mali pour contrer l’avancée des « mouvements fondamentalistes islamistes ».

La Belgique mettra ainsi deux avions de transport C-130 « Hercules » et deux hélicoptères Agusta A109 médicalisés, dont un de réserve, a-t-il confirmé dans la foulée lors d’une réunion des commissions mixtes défense et relations extérieures de la Chambre et du Sénat.

« Ce midi, le kern (conseil ministériel restreint) a marqué son accord sur une telle participation de soutien logistique jusqu’au 1er mars 2013 », a indiqué M. Di Rupo (PS). « Toute présence de militaires belges dans les zones de combat est exclue », a-t-il toutefois précisé.

Cette décision a reçu un large soutien de la part des parlementaires, majorité et opposition confondues, même si certains ont réclamé du gouvernement de l’informer en cas de modification ou de prolongation de cet engagement.

Le Premier ministre a ainsi promis que le gouvernement se livrerait à une évaluation de cette mission « avant échéance », le 1er mars. Un groupe de suivi inter-cabinet est institué pour veiller au respect des modalités d’engagement opérationnel et financiers. Le Parlement sera bien entendu tenu informé, a-t-il ajouté. « C’est dans cet esprit que nous voulons continuer », a-t-il dit en réponse au député Dirk Van der Maelen (sp.a) qui a rappelé le souhait de son parti de confier au parlement un droit de codécision sur les opérations militaires à l’étranger – alors que le gouvernement ne doit, constitutionnellement, qu' »informer » les parlementaires.

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), a admis que l’intervention au Mali en soutien à l’armée nationale pour repousser les groupes islamistes – Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) – sera « de longue durée, sûrement ». Mais il a plaidé pour que l’opération, après l’intervention en urgence de la France à la demande du président par intérim Dioncounda Traoré, « devienne le plus vite possible une opération internationale » associant l’Union africaine (UA) et les pays de la région, principalement ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).

Celle-ci a prévu de déployer 3.300 hommes au sein de la MISMA, la Force internationale de soutien au Mali pour appuyer Bamako contre les islamistes occupant deux tiers du pays, conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les coûts de la participation belge à l’opération Serval seront pris essentiellement si pas intégralement sur le budget des opérations 2013 de la Défense, le cas échéant en substituant d’autres programmes prévus, a encore dit le chef du gouvernement.

Le ministre de la Défense, Pieter De Crem (CD&V), a précisé que les coûts estimés étaient de 3,4 millions d’euros « bruts » et de 0,6 million en net. Les C-130 et les quelque 35 personnes chargés de leur mise en oeuvre seront basés à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, et les hélicoptères A109 ainsi que le personnel spécifique au Mali, « intégrés à la chaîne médicale (de l’armée) française ».

Le gouvernement a enfin rappelé sa disponibilité à participer à une mission de formation de l’Union européenne (EUTM) au Mali qui devrait compter quelque 500 militaires européens, dont 200 instructeurs, afin de former, réorganiser et conseiller l’armée malienne après sa déroute. Les chiffres qui les plus fréquemment cités évoquent la participation possible de « quelques dizaines » de Belges.

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