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 » La Belgique peut terminer troisième de la Coupe du monde « 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Pierre Rondeau, économiste du Sport en France, a créé un indicateur qui pointe les Diables rouges sur le podium du Mondial brésilien. Derrière l’Allemagne et l’Espagne, mais devant la France, le Brésil et l’Argentine !

« Ce ne sont pas des pronostics, il s’agit d’indications sur base de critères socio-économiques. » Face au scepticisme prévisible des bookmakers et des fans de foot, l’économiste Pierre Rondeau met tout de suite en garde. Il n’empêche : sur base du modèle qu’il a développé, la Belgique a de réelles chances de terminer troisième de la Coupe du monde au Brésil.

Professeur d’économie à l’universitéParis1 Panthéon- Sorbonne, Pierre Rondeau s’est spécialisé dans l’économie du sport, une discipline marginale dans le paysage universitaire francophone mais bien vivante dans les pays anglo-saxons. Dans la perspective du Mondial brésilien, il a créé pour la première fois un indicateur des performances tenant compte de sept paramètres : la compétitivité sportive des joueurs (sur base de leur masse salariale), la culture sportive du pays (nombre de licenciés par rapport à la population totale), PIB/ habitant, démographie, expérience sportive, historique des performances sur les deux dernières années, sans oublier l’effet pays-hôte.

Résultat ? L’Allemagne arrive en tête avec un indice de 0,799 devant l’Espagne (0,670) et… la Belgique (0,632). Suivent la France (0,623), le Brésil à la cinquième place seulement (0,620), l’Argentine (0,614) et l’Italie (0,525).

Le fait que notre « génération dorée »de footballeurs truste les places en vue dans les principaux championnats européens (Angleterre, Allemagne et Espagne) avec des salaires bien en vue n’est évidemment pas étranger à la position belge. « Le critère du salaire pour déterminer la productivité est utilisé par Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Economie, souligne Pierre Rondeau. Dans le cas de la Belgique, il est important en comparaison avec l’Italie, par exemple, dont la masse salariale des joueurs a chuté. » Mais les deux critères déterminants pour notre pays sont le PIB/ habitant et… la culture sportive. « Parce que vos capacités de formation se sont nettement améliorées depuis l’Euro que vous avez organisé en 2000 », souligne Pierre Rondeau.

Si le Brésil apparaît moins fringant que dans les paris des bookmakers (il est premier partout), c’est notamment parce que « l’effet pays d’hôte » est relatif. « Historiquement, le pays organisateur a une chance sur cinq de remporter la Coupe du monde », précise le statisticien.

Alors, champagne pour Marc Wilmots, Vincent Kompany et les autres ? « Ce n’est qu’un indicateur, rien de plus, dit Pierre Rondeau. Place à la glorieuse incertitude du sport, comme on dit. Mais oui : la Belgique a les moyens de finir troisième ! »

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