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La Belgique examine une demande de prolongation de la mission de ses F-16 en Jordanie

La Belgique examine une demande formelle de la coalition internationale dirigée par les Etat-Unis contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) de prolonger la mission de ses chasseurs-bombardiers F-16 basés en Jordanie et opérant en Irak et en Syrie, a annoncé mardi le Premier ministre Charles Michel.

« Nous l’examinons » (cette demande) parvenue voici deux semaines, a dit M. Michel en commission des relations extérieures de la Chambre à la veille d’une visite du président américain Donald Trump à Bruxelles pour une « réunion spéciale » des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 pays de l’Otan au sein du nouveau siège de l’Alliance atlantique.

« Daech (l’acronyme arabe pour l’EI) forme une menace sérieuse pour les peuples au Moyen-Orient et en Afrique, mais forme aussi aujourd’hui la plus importante menace (…) pour la région euro-atlantique », a souligné le chef du gouvernement, flanqué de ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders (MR) et Steven Vandeput (N-VA) – qui a participé le 9 mai à une réunion de la coalition à Copenhague au cours de laquelle la demande a été formulée.

La Belgique a déployé depuis octobre 2014 six avions de combat F-16 en Jordanie, d’où ils opèrent contre des objectifs terrestres de Daech en Irak et depuis l’été dernier en Syrie. Leur mission, qui a repris en juillet dernier pour une durée d’un an, en alternance avec les Pays-Bas, doit en principe se terminer fin juin. Mais La Haye a fait savoir que sa force aérienne ne pouvait assurer, pour des raisons budgétaires et de fatigue, la relève du contingent belge avant le 1er janvier prochain.

Le gouvernement a entamé l’examen de la demande de « compensation » de la coalition, mais aucune décision n’a été prise, assure-t-on de sources gouvernementales concordantes, le CD&V se montrant réticent.

Parmi les points en discussion figurent une réduction du nombre d’appareils engagés de six à quatre, la question de la protection du détachement aérien au sol – qui était assurée elle aussi en alternance par l’autre pays et l’approvisionnement en munitions de précision ainsi que le coût de l’extension de la mission (de 18 à vingt millions d’euros pour une durée de six mois).

« Nous sommes en contact à la fois avec les Pays-Bas et la coalition internationale sur ce sujet », a précisé le Premier ministre, ajoutant qu’une réponse serait fournie « le plus rapidement possible ».

M. Michel a rappelé que la Belgique était aussi présente avec des troupes au sol, sous la forme d’un détachement d’une trentaine de membres des forces spéciales engagés dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l’Irak, dans une mission « Train, Advice ans Assist » (entraînement, conseil et assistance) des forces locales, les peshmergas (combattants kurdes).

Le récent Conseil des ministres thématique consacré à la sécurité a approuvé une extension de la contribution de l’armée belge en Irak.

Cette trentaine de militaires belges soutient, depuis février dernier, les unités irakiennes, parfois même « au front », selon l’expression du ministre de la Défense.

Selon M. Vandeput, quatorze militaires équipés de véhicules blindés de type LMV Dingo seront déployés à court terme, en renfort du contingent belge déjà présent.

Conçus pour résister aux mines terrestres, aux tirs de fusils, aux fragments d’artillerie et à la menace des armes de destruction massive, les blindés Dingo permettent des déplacements plus rapides vers les zones libérées.

D’après M. Vandeput, cela permet à la Défense d’agir plus rapidement, avec les autres partenaires de la coalition, sur les évolutions observées sur le terrain.

Cet engagement est prévu jusqu’à la fin de l’année 2017. La Défense étudie une éventuelle augmentation à la hausse de sa contribution à la lutte contre l’EI en 2018 par un renforcement de cette présence par une cinquantaine de militaires supplémentaires.

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