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La Belgique en passe d’être désignée au Conseil de sécurité de l’ONU

Sauf énorme surprise, la Belgique devrait occuper dès 2019 et pour deux ans un siège au Conseil de sécurité des Nations unies. Les 193 Etats membres renouvelleront en effet ce vendredi à New York une partie des membres non permanents de l’organe.

Après le retrait début mai d’Israël, il ne reste en effet que deux candidats -la Belgique et l’Allemagne- pour les deux sièges accordés au groupe régional des pays d' »Europe occidentale et autres » (WEOG).

Les deux candidats devront toutefois convaincre deux tiers des membres de voter en leur faveur.

La Belgique a déjà siégé à cinq reprises au Conseil de sécurité -la dernière fois, en 2007 et 2008-, un événement qui hisse deux années durant le pays parmi le Gotha diplomatique mondial.

Pour y parvenir, le pays n’a pas ménagé ses efforts. Le Premier ministre Charles Michel a ainsi mené 48 voyages à l’étranger et eu quelque 200 entretiens bilatéraux pour s’assurer du soutien international indispensable. Une campagne à laquelle a aussi logiquement pris part le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, de même que le couple royal qui s’est rendu il y a peu à New York pour une offensive de charme.

Vu son passé et sa configuration politique, le pays a logiquement fait campagne sur sa tradition de concertation et de recherche de consensus.

« Dans notre ADN, la Belgique cherche à bâtir des ponts en vue de trouver des solutions qui puissent satisfaire l’ensemble des parties. C’est dans cet esprit que nous souhaitons trouver des solutions constructives et innovantes en vue de réduire les tensions sur un certain nombre de sujets d’actualité internationale tels que le nucléaire iranien, le conflit israélo-palestinien, les tensions entre la Russie et l’Occident pour n’en citer que quelques-uns », rappelle le Premier ministre à 48 heures du vote à New York.

Le Conseil de sécurité, la plus haute instance décisionnelle des Nations unies, compte quinze membres, dont cinq permanents – les « P5 », détenteurs du droit de veto (Etats-Unis, Chine, France, Russie et Royaume-Uni), qui mènent le jeu – et dix non-permanents renouvelés chaque année par moitié.

L’élection de ce 8 juin se jouera lors d’un scrutin à bulletin secret au sein de l’Assemblée générale. Un candidat doit recueillir deux tiers des voix, soit 129 voix sur les 193 pays membres.

Il s’agit de remplacer la Bolivie, l’Ethiopie, le Kazakhstan, la Suède alors que l’Italie et les Pays-Bas se sont partagés – la première en 2017, les seconds en 2018 – le cinquième siège à renouveler, une solution rare mais pas inédite.

La compétition donne lieu à des mois, voire des années de lobbying acharné et il arrive qu’un ambassadeur malchanceux soit limogé par son gouvernement au lendemain du vote.

Outre la Belgique et l’Allemagne, trois pays devraient être élus vendredi au Conseil de sécurité. Il s’agit de la République dominicaine, pour représenter l’Amérique latine et les Caraïbes, de l’Afrique du sud (sur le quota africain). Le troisième siège ira à l’Indonésie ou aux Maldives, en concurrence pour l’unique siège revenant au groupe Asie-Pacifique.

Le Conseil de sécurité a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Il peut imposer des sanctions et autoriser l’usage de la force militaire. Il supervise par ailleurs seize missions de maintien de la paix. Ses décisions – résolutions ou déclarations – sont en principe contraignantes et doivent recueillir au moins neuf voix sur quinze, sans veto.

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