Didier Reynders © Belga

La Belgique discute avec l’Irak du jugement de ses djihadistes

Un groupe restreint de pays européens, dont fait partie la Belgique, mène des discussions avec les autorités irakiennes pour permettre le jugement de leurs ressortissants djihadistes en Irak, a indiqué mercredi le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, en commission de la Chambre.

Une réunion technique a eu lieu pendant l’été et une autre est prévue prochainement. Le gouvernement fédéral conserve dans ce domaine la position qu’il a adoptée avant sa démission: ces combattants qui ont rallié l’Etat Islamique doivent être jugés au plus près de l’endroit où ils ont commis leurs crimes. Tout changement impliquerait un détour par le parlement puisque le gouvernement est en affaires courantes, a fait remarquer le ministre.

L’Irak demanderait 2 millions d’euros par an et par prisonnier ainsi que le financement de la construction d’une prison de haute sécurité, selon certaines informations de presse.

Le ministre ne les a pas confirmées.

« La Belgique n’a pris aucun engagement que ce soit pour le versement d’indemnités financières ou le financement d’un centre de détention. A ma connaissance, les autres pays concernés aussi », a-t-il simplement indiqué.

Le patron de l’Organe de Coordination et d’Analyse de la Menace (OCAM), Paul Van Tigchelt, envisage que des djihadistes belges soient jugés en Belgique. Un grand nombre d’entre eux se trouvent des camps dans le nord-est de la Syrie, gérés par les forces kurdes. L’invasion turque de cette région fait craindre qu’ils puissent s’enfuir et disparaître dans la nature. Si ce risque existe, il vaudrait mieux les rapatrier, a expliqué M. Van Tigchelt, interrogé par la VRT.

M. Reynders n’a pas voulu commenter cette prise de position. « Je présume qu’il y aura une discussion au sein du Conseil National de Sécurité auquel l’OCAM participe aux côtés du gouvernement et d’autres services de sécurité et judiciaires », a-t-il dit.

La mise en oeuvre d’un tel rapatriement serait particulièrement compliquée depuis la Syrie vu l’absence d’interlocuteur officiel sur place. La piste mérite toutefois d’être étudiée, d’après Georges Dallemagne (cdH). « Je peux comprendre que nos services de sécurité et le parquet estiment qu’il vaut mieux mettre la main sur ces djihadistes et que la menace terroriste ne se répande pas à nouveau depuis le territoire syrien », a-t-il dit.

Contenu partenaire