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La Belgique, ce pays merveilleux pour les dealers

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

À en croire le quotidien De Morgen, les dealers de drogue trouvent que la Belgique est un pays merveilleux. En cause, les prix plus élevés, la possibilité de mélanger de la camelote à la drogue, et surtout le fait que la police laisse les gros poissons tranquilles.

Malgré la loi du silence qui prévaut dans le milieu de la drogue, les criminologues Letizia Paoli et Elke Roevens (KU Leuven) ont réussi à interviewer anonymement 25 dealers dans les prisons de Hoogstraeten, Termonde et Hasselt.

Leurs conclusions sont édifiantes : les dealers préféreraient la Belgique aux Pays-Bas pour plusieurs raisons. Suite à la politique de tolérance néerlandaise envers les drogues douces, l’offre est plus petite en Belgique et les prix plus élevés. Du coup, les produits de moindre qualité se vendent plus facilement en Belgique et les dealers peuvent plus facilement mélanger de la camelote à la drogue, notamment la cocaïne.

Risques réduits en Belgique

Les dealers ont également l’impression que les risques de se faire prendre sont plus réduits en Belgique, la police étant plus focalisée sur les petits dealers que ceux qui occupent une position plus élevée dans la hiérarchie. « Les prisons belges sont pleines de petits gars âgés entre 18 et 20 ans qui sont arrêtés avec cinq ou six paquets sur eux, c’est facile comme ça d’atteindre les quotas », raconte un détenu à Paoli et Roevens.

Les dealers interviewés pointent également les méthodes plus avancées pour trouver les drogues et une plus grande expertise aux Pays-Bas. « Comparé aux Pays-Bas, la traque belge demeure plus à la surface et se concentre sur les plus petits acteurs. Aux Pays-Bas, on va plus loin et cela fait peur aux plus grands acteurs », écrivent Paoli et Roevens dans leur rapport consulté par De Morgen.

Le rapport cadre dans une étude plus globale sur le trafic de drogue entre les deux pays. Celle-ci constate la hausse de plantations illégales de cannabis en Belgique. En outre, de plus en plus d’organisations criminelles belges sont impliquées dans la production de cannabis et de drogues de synthèse en Belgique alors qu’autrefois c’était principalement l’oeuvre de leurs complices néerlandais.

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