© Jimmy Bourgeois

L’½uvre de la semaine: Le « V » de la victoire… allemande

Dès les premiers revers de l’armée allemande en Russie, l’ancien ministre belge Victor de Lavaley alors speaker à la BBC invente le fameux « V » de la victoire (ou Vrijheid en flamand).

Ainsi exhorte-t-il les résistants à user de ce symbole sur les murs des villes occupées. A Bruxelles, un jeune photographe clandestin a, dès le début des hostilités, mis en boîte le quotidien des habitants et la présence des nazis. Jimmy Bourgeois immortalise donc la présence illicite du signe interdit gravé ou dessiné sur les murs et les affiches de l’occupant sans savoir que dès 1942, Charles de Gaulle le fera sien comme un an plus tard Winston Churchill. On sait moins que les Allemands vont récupérer le « V » (« Viktoria ») et l’inscrire dans leur programme de propagande en lettre majuscule sur les bâtiments publics. Récemment, le fils du photographe a déposé au musée de la photographie de Charleroi l’ensemble des précieux documents dont une partie est aujourd’hui exposée. Les premiers clichés datent de 1940, les derniers décrivent les scènes de la libération. Entre, défilent avec émotion le quotidien des Bruxellois, les changements dans le décor de la ville, les bâtiments occupés, les menaces, les scènes de marché noir, de réquisitions de véhicules, de manifestations interdites et de la propagande. Un livre accompagne l’évènement et rappelle que Jimmy Bourgeois fût par après un grand photographe de presse.

Guy Gilsoul

Charleroi (Mont-sur-Marchienne). 11, av Paul Pastur (GPS Place des Essarts). Jusqu’au 7 décembre. Du mardi au dimanche de 10 à 18 heures. www.museephoto.be

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