© Guy Leclercq et galerie Fred Lanzenberg

L’oeuvre de la semaine: Faire vibrer un carré

Guy Gilsoul Journaliste

Guy Leclercq est entré dans la quarantaine lorsque, prudemment, il quitte l’art figuratif pour l’abstraction géométrique.

Régulièrement présent sur les scènes de théâtre au titre de créateur de décors, souvent aux côtés de son ami Lionel Vinche, il côtoie aussi les expressionnistes de la seconde génération (Jan Burssens, Karel Dierickx..).

Très vite, il opte pour un vocabulaire minimum. Un carré, un cercle lui suffisent pourvu qu’il puisse procéder à des coupes, assembler, superposer ou faire glisser les unités les unes dans les autres selon des accords binaires que viennent alors troubler un signe graphique, un détail, un sourire, le tout en usant des contrastes noir et blanc. Ici, le ton est différent même si la grammaire et le vocabulaire demeurent.

Alors que dans les oeuvres antérieures, on pouvait évoquer une certaine tradition de l’abstraction géométrique, le travail récent rejoint plutôt l’esprit des oeuvres de Dan Van Severen et d’Etienne Van Dorslaer, le moine bénédictin récemment exposé chez Francesco Rossi. Soit, un silence murmuré qui ouvre la voie à la spiritualité, voire au mysticisme grâce aux pâleurs chromatiques qui ne sont pas sans évoquer cet autre géant de la peinture du XXe siècle, Giorgio Morandi.

Oui, tout tient, comme chez le peintre italien des natures mortes, dans les accords extrêmement subtils entre quelques formes de base et des chromatismes proches. Un seul déplacement, une seule variation de tonalité, une seule texture différente viendrait détruire l’harmonie conquise.

N’est-ce pas cela qui fonde aussi le « classicisme » ?

Galerie Fred Lanzenberg. 9 av des klauwaerts – 1050 Bruxelles.

Jusqu’au 17 juin. Du mardi au vendredi de 14h à 19h, samedi de 10h à 19h.

www.galeriefredlanzenberg.com

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