L’enseignement en FWB, coûteux et peu performant

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Comment se distingue l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles par rapport à ses équivalents européens ? Un ancien recteur a comparé les performances des modèles d’enseignement de 28 pays de l’OCDE.

Jean-Paul Lambert, ancien recteur de l’Université Saint-Louis, a analysé les systèmes d’enseignement de 28 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), y compris les systèmes belges francophone et néerlandophone, dans une étude à paraître dans la Revue nouvelle et révélée par Le Soir. Il a distingué différentes familles d’enseignement, des « modèles » (nordique, continental, anglo-saxon). L’enseignement belge francophone fait partie du modèle continental. Il a ensuite utilisé des indicateurs de performance pour comparer l’efficacité et l’équité des différents systèmes.

« Du point de vue du niveau moyen atteint par les élèves, les trois modèles produisent des résultats très proches (…) du point de vue de la capacité du système éducatif à assurer la mobilité sociale à l’école (indicateur d’équité), le modèle éducatif nordique est clairement le plus performant, suivi d’assez près par le modèle anglo-saxon, notre modèle continental apparaissant – de loin – comme le plus inéquitable », explique Jean-Paul Lambert au Soir. Le modèle continental se distingue aussi par le fait de laisser davantage d’élèves plus faibles sur le côté.

À travers son analyse, il estime que le modèle d’enseignement de la FWB fait face à une série de problèmes. Tout d’abord, un taux de retard de 46% à l’âge 15 ans, alors que la moyenne dans ce modèle est à 25%. La FWB peut être considérée comme la championne « hors catégorie » du redoublement, indique également Le Soir. On peut aussi pointer un « niveau moyen des élèves très faible et, par conséquent, une part d’élèves faibles très élevée et une part d’élèves forts très réduite ». Enfin, pour ce qui est de l’indicateur d’équité, la FWB affiche la deuxième performance la plus mauvaise des pays riches étudiés, derrière la France.

Or, sur les différents systèmes étudiés, celui de la Fédération est le mieux financé, en pourcentage de PIB, par les pouvoirs publics. Un modèle d’enseignement qui se révèle donc coûteux pour une performance moindre.

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