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L’enseignement au coeur du « plan Marshall 2022 »

Le Vif

Après le plan Marshall et le plan Marshall 2.vert, les gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont lancé jeudi le « plan Marshall 2022 ». Une nouveauté par rapport aux deux versions précédentes: l’enseignement sera au coeur de ce programme de développement économique.

Aux yeux des ministres de l’Olivier, cette dynamique des plans Marshall initiée en 2005 a porté ses fruits: 46.388 emplois ont été créés ou sont prévus à terme, 31.165 aides directes ont été apportées aux entreprises, 417.895 formations ont été suivies, etc.

Même si la législature n’en a plus que pour quelques mois, les deux gouvernements ont voulu jeter les bases de la nouvelle mouture du plan en la croisant avec la dynamique Horizon 2022, lancée en février 2012 par le ministre-président Rudy Demotte pour préparer la Wallonie à l’autonomie accrue qui l’attend à la suite de la sixième réforme de l’Etat.

Dans les rangs des partenaires sociaux, des voix se sont régulièrement élevées pour regretter la place trop faible accordée à l’enseignement dans les plans Marshall précédents. Le projet adopté jeudi entend remédier à ce problème.

« Le Plan 2022 est l’occasion unique de créer un lien indéfectible entre l’école et l’entreprise », a expliqué la nouvelle ministre de l’Enseignement, Marie-Martine Schyns.

La Région wallonne entend bien utiliser ce levier dans son redéploiement, a insisté le ministre de l’Economie, Jean-Claude Marcourt. « L’enseignement est indissociable de l’avenir de la Wallonie. On a trop longtemps dit que c’était le problème de la Fédération Wallonie-Bruxelles ».

Mieux accompagner les écoles en difficulté
Le projet se donne l’ambition d’améliorer le pilotage de l’enseignement, notamment en accompagnant mieux les écoles en difficultés, de refonder l’enseignement qualifiant ou encore de viser l’excellence dans la formation des enseignants.

Autre axe: la transition énergétique intégrée dans une stratégie visant 2050, a expliqué le ministre de l’Energie, Jean-Marc Nollet. Il est prévu de définir un plan qui fixe les objectifs de cette transition en termes d’énergie renouvelable, prévoir l’adaptation des réseaux à cette nouvelle donne énergétique mais aussi de profiter les leviers fiscaux qui seront transférés dans le cadre des accords institutionnels ou encore de pérenniser l’Alliance Emploi-Environnement.

Soutenir la recherche, renforcer l’accueil de la petite enfance,…
Le plan Marshall 2022 identifie aussi certaines mesures pour soutenir la recherche, renforcer l’accueil de la petite enfance, généraliser la formation en alternance, renforcer l’apprentissage des langues, miser sur la proximité géographique avec des métropoles européennes, etc. En matière économique, il ambitionne de mobilier l’épargne des citoyens dans le cadre d’un système d’obligations afin de renforcer le financement des PME. Celles-ci bénéficieraient du système « Tante Agathe »: des prêts subordonnés accompagnés d’avantages fiscaux.

A l’aube des transferts de compétences en matière sociale et d’une autonomie financière accrue, le plan prévoit par ailleurs de créer un « groupe des 10 » wallon, à l’image de l’instance fédérale qui rassemble les partenaires sociaux.

Le plan sera examiné en deuxième lecture dans le courant de l’automne et les deux gouvernements souhaitent mettre en oeuvre certaines mesures avant les élections. L’incertitude demeure bien entendu sur l’avenir du plan après mai 2014 mais, quelle que soit la majorité qui en sortira, elle ne pourra l’ignorer, a souligné M. Demotte.

« Ceux qui viendraient à l’avenir seraient bien inspirés de garder le cap », a renchéri le ministre du Budget et de l’Emploi, André Antoine.

Le plan sera transmis aux groupes de travail mis sur pied pour préparer l’accueil des nouvelles compétences et qui associent des représentants ministériels, de l’administration et des partenaires sociaux.

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