Guy Martin

L’enjeu du « scandale » Publifin : Assassiner les peuples au nom de la défense de la démocratie.

Guy Martin Citoyen de la région liegeoise

Guy Martin réagit à la carte blanche publiée par Eric Jadot et François Gemenne. Pour lui, « laisser les intercommunales aux mains ‘du privé’ dans un système néolibéral c’est l’histoire d’Arcelor Mital, de Caterpillar… et de bien d’autres entreprises fermées aujourd’hui parce que rentables mais pas suffisamment pour le profit des actionnaires. »

Nous sommes ici, à mon estime, au coeur de la campagne contre Nethys : le conflit entre les partisans d’une thèse des secteurs stratégiques au main du public et ceux qui pensent que le privé prend tout ce qui rapporte et laisse aux intercommunales ce qui est d’intérêt public et n’est pas rentable… En discréditant Publifin on pousse les communes et la Province à revendre l’outil.

Or, laisser aux mains « du privé » dans un système néolibéral c’est l’histoire d’Arcelor Mital, cuivre et zinc, de Caterpillar, … et de bien d’autres entreprises fermées aujourd’hui parce que rentables mais pas suffisamment pour le profit des actionnaires.

Si le secteur public n’était pas intervenu il n’y aurait plus d’industrie à Seraing (CMI cockerill) à Herstal (ex FN Herstal) et dans bien d’autres villes de Wallonie.

Laisser à Monsanto le monopole des graines, c’est donner le droit aux très riches de couper les vivres lorsque les peuples ne font pas ce que les très riches ont décidé dans leur intérêt exclusif.

Laisser « au privé » le monopole de secteurs stratégiques ( l’électricité par exemple ou l’information) c’est offrir aux très riches le droit de couper le robinet parce que les choses ne se passent pas dans leur intérêt. C’est offrir aux très riches le droit de donner aux peuples les informations manipulées dans leur seul intérêt.

Donner u0022au privéu0022, les activités rentables et ne plus laisser aux intercommunales que ce qui ne peut pas rapporter, c’est donner le droit aux très riches de fournir du travail ou pas aux travailleurs.

Donner « au privé », les activités rentables et ne plus laisser aux intercommunales que ce qui ne peut pas rapporter, c’est donner le droit aux très riches de fournir du travail ou pas aux travailleurs.

C’est soutenir la guerre que les très riches mènent aux peuples (pour reprendre l’expression des sociologues Pinçon et Charlot) pour s’enrichir encore plus.

Dans une société néolibérale débridée le capitalisme public est le seul garant de l’intérêt des peuples.

Quand en plus on diffuse des informations tronquées, (Nethys s’enrichit avec le prix de l’électricité alors que celui ci est fixé par une instance externe et que Nethys est un des acteurs parmi les moins coûteux de Wallonie, Ethias est mal gérée alors qu’elle dégage en 2016 une marge de 400 millions, ne pas reconnaître que le regroupement des intercommunales dans Publifin a réduit considérablement le nombre d’administrateurs et donc la charge financière, prétendre que la structure est opaque alors qu’il suffit de lire l’Échos de la Bourse depuis 2012 pour avoir toute l’information sur la structuration même si un effort de pédagogie devrait être realisé par les responsables, parler de salaires hors normes alors que le salaire de PDG « privés » est 20 à 50 fois supérieur et ce n’est pas Nethys qui a inventé le néolibéralisme …).

C’est une erreur et une faute.

Une erreur parce que tôt ou tard le mensonge est toujours découvert.

Mais surtout, c’est une faute. Une faute parce que elle nuit gravement à l’initiative industrielle publique dans un contexte néolibéral extrêmement concurrentiel et elle nuit à la démocratie.

C’est à mon estime une faute bien plus grande que celle de quelques membres de comités de secteurs qui ont reçu de l’argent sans travailler. Et ce dernier fait est une faute morale inacceptable, d’autant qu’elle s’inscrit contre les valeurs qui sont défendues.

Voilà, à mon sens, le vrai visage de ce que d’aucuns appellent le « scandale Publifin ». C’est le soutien au néolibéralisme en faisant croire qu’on le combat.

Mais, cela s’inscrit dans la logique du temps, comme le pacte d’excellence dans l’enseignement qui propose de transformer le statut de l’école publique en asbl… structure de droit privé.

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