Theo Francken, Steven Vandeput, Jan Jambon et Bart De Wever (N-VA) © Belga

L’émigré flamand vote N-V A

Le Vif

La méga-crise des demandeurs d’asile a poussé chaque pays européen à refouiller son passé de source d’émigration. Voire d’en affronter la réalité actuelle.

C’est dans ce contexte qu’on peut relever aujourd’hui que, depuis le droit de vote des Belges à l’étranger introduit en 2002, la diaspora flamande n’a rien manqué des évolutions institutionnelles, faisant tantôt du Vlaams Belang, tantôt de la N-VA le premier parti des Flamands de l’étranger, avec plus de 30 % des suffrages.

« Etre immigré ne vous dissocie pas de soutenir à l’étranger des thèses racistes, voire d’avoir des positions discriminantes à l’égard de l’immigration. On veut se détacher de l’image de l’immigré en Belgique, forcément profiteur, alors que l’expatrié serait un travailleur qualifié qui paie des impôts et qui ne coûte rien à la société qui l’accueille », analyse Jean-Michel Lafleur du Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations (Cedem). Côté francophone, Ecolo et MR se partagent la première place.

Si l’émigré flamand emporte avec lui les conflits communautaires, c’est parce que la Belgique n’a jamais mené de politique d’émigration. Qu’à cela ne tienne, la Flandre lui a embrayé le pas, dès les années 1950, pour intégrer ses compatriotes en exil dans sa stratégie de projection internationale. « L’émigration est devenue pour la Flandre un sujet par lequel elle peut démontrer ses compétences à l’étranger, faire pression pour son autonomie ou son indépendance, en montrant son existence légale et celle d’une population uniforme. En cela, les lignes de l’émigration belge suivent celles du conflit communautaire », conclut ainsi Jean-Michel Lafleur.

P.J.

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