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« L’Education ne peut rester le parent pauvre des politiques européennes »

Pour Joëlle Milquet, il est impératif de renforcer plus que jamais la place de l’éducation au sein de l’agenda européen, mais aussi la place de l’éducation à la citoyenneté au sein des politiques de l’enseignement. La ministre cdH de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, était à Paris pour une réunion des ministres européens de l’Education convoquée par la France.

Ce rassemblement au cours duquel le ministre de l’Enseignement supérieur de la Fédération, Jean-Claude Marcourt (PS), a plaidé pour l’émergence d’un islam moderne, avait été organisé par la ministre française de l’Enseignement, Najat Vallaud-Belkacem, après les attentats sanglants de Paris et de Copenhague. Il s’est conclu par un appel unanime à l’émergence d’une société ouverte et tolérante au sein de laquelle les jeunes sont formés pour devenir des citoyens conscients et critiques.

Mme Milquet a rappelé à cette occasion le caractère inédit de la situation vécue actuellement. A ses yeux, il est un devoir de faire plus et mieux au niveau européen en matière d’Education.

« Les ministres européens de l’Education ne peuvent se limiter à se contenter d’être les parents pauvres au Conseil européen et de n’être trop souvent que l’antichambre des politiques de croissance », a-t-elle notamment dit.

Joëlle Milquet a ainsi demandé que la Commission européenne prépare pour l’automne une communication sur l’éducation et la citoyenneté, incluant des actions concrètes pour la promotion d’une Europe de la diversité. Elle a plaidé pour le renforcement du cadre stratégique pour l’éducation et la formation 2020, et tout spécialement ses objectifs relatifs à l’équité, la cohésion sociale et la citoyenneté active, ainsi que la gouvernance européenne des politiques d’éducation.

Pour elle, les investissements budgétaires dans les politiques d’éducation doivent être centrales dans le nouveau plan d’investissement du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et prioritaires.

Enfin, il importe que le Conseil des ministres européens de l’Education soit davantage associé aux politiques de l’UE de lutte contre le radicalisme et de promotion de la citoyenneté.

De son côté, se disant très attaché à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et à la laïcité, M. Marcourt a estimé que le politique devait aider les jeunes européens musulmans de la 2e ou 3e génération d’immigration « à dessiner les contours d’un islam qui leur ressemble – qui nous ressemble ».

Le ministre francophone de l’Enseignement supérieur a ajouté qu’il installerait mercredi une « commission chargée de faire des propositions en vue favoriser le développement et la reconnaissance d’un islam moderne en Fédération Wallonie-Bruxelles ».

« Il faut que cet islam moderne ait toute sa place au sein de notre espace public, culturel, médiatique. Il faut que des personnalités acquièrent de la visibilité, s’expriment dans l’espace public », a commenté le ministre socialiste, plaidant pour un discours d’ouverture et de dialogue à l’égard des concitoyens musulmans.

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