Mitigé: un taux d'occupation de 40% en moyenne. © Frederic Stevens/Isopix

L’avenir incertain du coworking wallon

Mélanie Geelkens
Mélanie Geelkens Journaliste, responsable éditoriale du Vif.be

En 2011, la Région wallonne décidait de soutenir 8 nouveaux lieux de travail collaboratifs. Près de 2 millions d’euros devaient y être alloués. Après trois ans de fonctionnement, les espaces peinent à être viables.

Encore un héritage de la Sillicon Valley! En 2005, alors que Facebook en était à ses balbutiements et que Google n’était pas encore le premier moteur de recherche du Net, un programmateur – Brad Neuberg – lançait un espace de travail partagé à San Francisco. Plus collaboratif que le centre d’affaires traditionnel, moins déprimant que le travail à domicile. Le coworking était né. La Wallonie voulut se mettre à la page. En 2011, le ministre de l’Économie Jean-Claude Marcourt (PS) lançait un appel à projets. Les huit initiatives retenues allaient bénéficier pendant trois ans de 50.000 à 100.000 euros de subsides annuels pour amorcer leur démarrage. Après tout, ce qui cartonne à San Francisco ne pourrait-il pas aussi marcher à Seraing, Tournai, Namur ou Louvain-la-Neuve?

C’était sans compter sur les différences de mentalité. Alors que la plupart des espaces vivent actuellement leur dernière année de fonctionnement sous subvention, aucun (ou presque) n’est encore capable de vivre de manière autonome. Pourtant, les estimations initiales tablaient sur une indépendance financière au bout de deux ans. Les chiffres compilés par l’Agence du numérique, qui coordonne l’initiative, laissent de prime abord penser à un large succès. La fréquentation cumulée de sept centres sur huit (l’un d’eux n’a pas répondu à l’enquête) s’élevait à 10 590 personnes en 2014, annonçait-elle en mai. Avant d’ajouter qu’il s’agissait là de ceux qui en avaient simplement poussé la porte.

Le nombre d’utilisateurs réels était de 580. Près du double par rapport à l’année précédente. Mais si l’on ne tient compte que des abonnés payants, on ne parle plus que de 210 coworkers, soit 30 par implantation. Le taux d’occupation est en moyenne de 40%. Comment expliquer cet échec?

Lire l’intégralité de l’enquête sur le coworking en Région wallonne dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire