Le président du conseil d'administration des Editions de l'Avenir, Pol Heyse © BELGA

L’Avenir: il n’est pas question de censure ou de pression sur des journalistes

Le président du conseil d’administration des Editions de l’Avenir, Pol Heyse, a démenti dimanche toute censure à l’égard des journalistes du quotidien ou pression exercée sur eux.

Il s’étonne par ailleurs de l’initiative prise par quatre députés wallons cdH, MR, Ecolo et PS pour dénoncer une possible « mise sous tutelle » de la rédaction. A ses yeux, il s’agit d’une « ingérence » surprenante du monde politique dans une rédaction.

« Je suis très surpris par cette ingérence de partis politiques. Sur quoi se fondent ces députés pour faire de telles affirmations? Il n’a jamais été question de la moindre censure de journalistes ou de pression exercée sur eux. Nous avons confiance dans cette rédaction », a déclaré M. Heyse à l’Agence Belga.

Interrogé par RTL-TVi, le président de la société des journalistes de l’Avenir, Emmanuel Williputte, souligne quant à lui que, jusqu’à présent, la rédaction de l’Avenir n’avait subi aucune pression de Nethys malgré les tensions qui ont agité le groupe industriel au cours des mois écoulés.

Ces réactions s’inscrivent dans un contexte troublé pour les Editions de l’Avenir, propriété de Nethys, le groupe industriel dirigé par Stéphane Moreau, désigné d’ailleurs au mois d’août au CA de l’Avenir. Un article de l’hebdomadaire « Le Vif » a fait état des possibles conséquences de l’indépendance manifestée par le quotidien dans son traitement de l’affaire Publifin sur certains journalistes et le rédacteur en chef. Il était notamment question, au conditionnel, d’une « liste noire ».

La semaine dernière, lors de l’élection de leurs représentants à la Société des Rédacteurs (SDR), les Editions de l’Avenir ont pris une position ferme pour la défense de l’indépendance des rédactions. « Ceux qui ont été amenés à traiter de l’actualité autour de Publifin-Nethys, et continuent de le faire avec mesure et impartialité, méritent d’être placés sur la liste vertueuse de ceux qui appliquent au quotidien l’indépendance rédactionnelle », ont-elles écrit.

Dimanche, l’affaire a pris un tour politique. Quatre membres de la commission d’enquête Publifin – Dimitri Fourny (cdH), Stéphane Hazée (Ecolo), Olivier Maroy (MR) et Patrick Prévot (PS)- ont diffusé un communiqué dans lequel ils expriment leur inquiétude. « Ces faits, s’ils sont fondés, sont extrêmement graves dans un régime démocratique, en ce qu’ils tendent à mettre à mal, voire à annihiler, l’indépendance rédactionnelle d’un quotidien », disent les quatre députés. « Il est dès lors d’autant plus inacceptable, dans un régime démocratique digne de ce nom, de tolérer la simple idée de mise sous tutelle, de représailles ou de censure de la presse ».

Dans un communiqué publié dimanche en début d’après-midi, M. Heyse et l’administrateur délégué des Editions de l’Avenir, Eric Schoonbroodt, démentent l' »intégralité » des informations parues dans « Le Vif » et s’étonnent de « ingérence des quatre députés wallons ».

« Les Editions de l’Avenir constituent l’un des départements du pôle télécom-média du groupe Nethys et l’ensemble du comité de direction de Nethys siège donc au sein du Conseil d’Administration afin d’assurer la transversalité nécessaire au développement numérique et audiovisuel de ce pôle, qui va nécessiter prochainement des investissements importants. Le président du Conseil d’Administration, ainsi que l’administrateur délégué réaffirment leur confiance, ainsi que celle de la direction de Nethys, à la rédaction de l’Avenir et à l’excellent travail qu’elle effectue », déclarent-ils.

Un conseil d’administration de Nethys, actionnaire des Editions de l’Avenir, est prévu lundi mais l’ordre du jour ne comporte pas de point relatif au groupe de presse. En coulisses, des informations de plus en plus pressantes circulent pourtant sur un prochain plan de restructuration et de redéploiement.

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