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L’armée conclut sa plus longue mission en Afghanistan

L’armée belge mettra fin dimanche à sa plus longue mission – près de dix ans – en Afghanistan, la protection de l’aéroport international de Kaboul (Kaia), qu’elle a assurée sans relâche et sans subir la moindre perte depuis février 2003, cédant le relais à un contingent multinational commandé par la Hongrie.

Une cérémonie de « transfert d’autorité » est prévue dimanche à Kaboul en présence d’un des responsables de l’état-major de la Défense, le général-major Henk Robberecht, pour marquer le passage du témoin à la Hongrie, qui dirigera le détachement de protection de Kaia, une installation vitale pour les forces occidentales encore présentes en Afghanistan, soit quelque 115.000 hommes, dans le cadre de la force dirigée par l’Otan (Isaf).

La décision d’abandonner cette mission – assez statique et devenue à la longue « ingrate » selon les militaires – a été prise en juillet 2011 par le gouvernement belge. Mais il a fallu des mois de tractations à l’Otan pour trouver des pays prêts à succéder à la « compagnie de protection » belge.

L’essentiel du futur contingent de protection sera fourni par la Hongrie (230 hommes), qui en assurera le commandement, avec l’appoint du Portugal (deux pelotons, soit 65 militaires environ), alors que la France prendra, en la personne du général Philippe Adam, le commandement de la gestion de l’aéroport lui-même, selon des sources militaires concordantes.

Le gouvernement belge avait décidé en novembre 2002 de se joindre à la force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf), alors dirigée par un pays « volontaire » avant de passer sous le commandement de l’Otan en août 2003. Mais il avait fallu attendre le mois de février suivant pour que les 180 premiers Belges débarquent à Kaboul pour assurer la protection du périmètre intérieur de l’aéroport, alors bien différent de ce qu’il est devenu dix ans plus tard.

Au fil des relèves, les effectifs étaient passés à près de 300 personnes, la Belgique assurant même durant un an, d’octobre 2007 à septembre 2008, le commandement de l’aéroport avec une septantaine de militaires supplémentaires.

Cette mission s’est déroulée sans la moindre perte, en dépit de tirs de roquettes, devenus de moins en moins fréquents, et de quelques incidents à l’extérieur – dont un attentat-suicide à la voiture piégée qui avait fait quatre blessés légers en septembre 2007.

Après le transfert de la responsabilité de la sécurité de l’aéroport aux successeurs hongrois et portugais, les 150 derniers militaires belges du détachement baptisé Belusisaf-29 – car c’est le 29ème depuis 2003 – rentreront au pays entre le 6 et le 16 octobre, selon le « patron » de l’armée, le général Gerard Van Caelenberge.

Le matériel « sensible » (véhicules, armement, systèmes de communication) sera ensuite rapatrié par une combinaison de voies aérienne et maritime: par avion-cargo géant Antonov An-124 de location jusqu’en Turquie, puis par bateau jusqu’en Belgique. « Ce qui représente un défi logistique » sans précédent pour l’armée belge, a souligné mercredi le chef de la Défense (CHOD).

Le général Van Caelenberge en a chiffré le coût à « deux à trois millions » d’euros, soit nettement moins que les quatre à neuf millions évoqué par le ministre de la Défense, Pieter De Crem.

Après le retrait du contingent de Kaboul, la présence belge en Afghanistan – près de 600 militaires jusqu’il y peu – se réduira de moitié environ. De quarante à cinquante personnes devraient rester en poste à Kaboul, au sein d’états-majors de l’Isaf, ainsi que dans des écoles de l’armée nationale afghane (ANA).

Des Belges resteront également – en principe jusque 2014, année du départ des forces étrangères – à Kunduz et Mazar-I-Sharif (nord) ainsi qu’à Kandahar (sud), respectivement pour la formation d’unités de l’ANA et pour mener des opérations aériennes au profit des troupes terrestres alliées, avec six chasseurs-bombardiers F-16 effectuant quelque 200 heures de vol par mois.


Le Vif.be, avec Belga

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