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L’armée belge sera moins active en Irak et s’investit à nouveau en Afghanistan

La Belgique retirera une partie importante de son soutien militaire à l’Irak et s’investira davantage à nouveau en Afghanistan, est-il ressorti vendredi de la présentation du plan des opérations militaires 2019 par le ministre de la Défense, Sander Loones.

Le nouveau ministre poursuit la ligne de ces quatre dernières années, marquée par la lutte contre le terrorisme.

Les succès rencontrés face à l’Etat islamique (EI ou Daesh selon son acronyme arabe) permettent de relâcher l’effort en Irak auquel la Belgique participe dans le cadre de l’opération internationale Inherent Resolve. L’armée belge continuera ses missions de formation et d’entraînement des troupes irakiennes.

Des membres des forces spéciales belges – intégrées dans un détachement de 80 à 90 militaires – étaient actifs en Irak. Ils pourraient désormais être déployés en Afghanistan où la Belgique participe toujours à la mission « Resolute Support » (RSM) de l’Otan, qui vise à la formation des forces de sécurité locales.

« Le ministère de la Défense envisage d’accroître encore ses efforts en Afghanistan en 2019 avec un détachement basé sur le régiment d’opérations spéciales complété par des éléments de soutien », indique un communiqué.

Ce détachement pourrait être engagé à partir du mois de septembre pour une durée d’un an en soutien aux forces armées afghanes. Il devrait se composer de 135 militaires dont les tâches doivent encore discutées avec les partenaires de la Belgique en Afghanistan, en particulier l’Allemagne, qui dirige le secteur nord de RSM.

Actuellement, quelque 90 militaires belges sont déjà présents à Kaboul, la capitale, et à Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays, pour y accomplir des missions d’instruction et de sécurité.

Autre terrain d’engagement: le Sahel. La Belgique prolongera son appui à la mission européenne d’entraînement des forces armées maliennes et sa contribution à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma). Elle continuera également à s’investir dans les pays voisins, notamment le Niger et le Burkina Faso, dont la stabilité est ébranlée par le conflit malien.

La Tunisie continuera par ailleurs à recevoir le soutien belge dans son combat contre le terrorisme via diverses activités: formation médicale, instruction des tireurs d’élite, etc.

L’engagement belge se marquera aussi en Europe, dans un contexte de tension avec la Russie et de pression américaine sur les pays européens à investir davantage dans leur défense.

La Belgique propose de mettre à disposition deux détachements de 250 militaires afin de renforcer les moyens de défense collective dans les Pays Baltes dans le cadre de la « présence renforcée de l’avant » (ou « enhanced Forward Presence », eFP). Durant le premier semestre de 2019, ceux-ci renforceront le « battle group » britannique déployé en Estonie et, au deuxième semestre, le « battle group » allemand déployé en Lituanie.

Dans le domaine naval, la Belgique déploiera une frégate pendant 4 mois et un chasseur de mines durant 9 mois.

Dans le domaine aérien, quatre chasseurs-bombardiers F-16 seront déployés à partir du mois de septembre en Lituanie pour deux périodes de 4 mois.

M. Loones (N-VA) a insisté par ailleurs sur l’importance de mettre la Défense au service de la protection économique du pays, en luttant contre la piraterie maritime. La Belgique mènera une campagne de « maritime capacity building » en Afrique de l’ouest avec un navire d’approvisionnement et de commandement de 90 personnes durant dix semaines. L’objectif est d’aider certains dont le Togo, le Bénin et le Cap Vert à se créer une capacité de sécurité maritime autonome.

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