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L’armée belge compte toujours une dizaine d’extrémistes

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Lotfi Aoumeur, le djihadiste verviétois qui a menacé Bruxelles et Paris d’attentats dans une vidéo diffusée dimanche dernier sur VTM, avait suivi une formation militaire en Belgique. Aujourd’hui, l’armée belge compterait une dizaine d’extrémistes. « Un soldat qui fume un joint court plus de risques d’être licencié de l’armée ».

Selon une information relayée par le quotidien De Morgen, la radicalisation n’interviendrait pas seulement après le service militaire, ce qui était le cas d’Aoumeur, mais également pendant la formation en Belgique. Interrogés par De Morgen, les services de renseignement affirment qu’un certain nombre de djihadistes belges ont opté pour une carrière militaire. Le problème s’est déjà posé aux Pays-Bas où trois ex-militaires ont rejoint la Syrie. On a pu voir l’un d’eux dans un reportage vêtu d’un uniforme néerlandais en train de former d’autres djihadistes. Une dizaine d’ex-militaires français combattraient également aux côtés de l’État islamique.

Fin 2012, un rapport avait déjà fait état de la présence d’une dizaine de soldats aux convictions salafistes. Le ministère de la Défense n’avait pas dévoilé leur identité, mais avait affirmé qu’ils étaient surveillés par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS). Aujourd’hui, ces soldats sont toujours dans l’armée. « Ils sont surveillés étroitement. Si on découvre des faits contraires à la loyauté militaire ou aux valeurs démocratiques, on intervient. Cela peut même entraîner un licenciement » déclare Ingrid Baeck, la porte-parole de la Défense, au journal De Morgen. Cependant, l’armée n’a pas le droit de licencier les extrémistes tant qu’il n’y a pas de faits avérés. « Un soldat qui fume un joint court plus de risques d’être licencié de l’armée qu’un soldat qui est membre de Blood&Honour ou un militaire dont le but est de mener le djihad en Somalie » avait déclaré Dirk Deboodt de la CGSP Défense en janvier 2013.

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