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L’absentéisme chez les salariés belges en augmentation

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

L’absentéisme chez les salariés belges continue d’augmenter, révèle une analyse de Partena sur base des chiffres récoltés auprès de 15 000 entreprises au cours de l’année écoulée.

Le salarié belge s’absente du travail principalement pour cause de maladie. Après avoir déduit les congés légaux, il est absent 21,6 jours par an. Les absences de longue durée, particulièrement à la hausse, font augmenter cette moyenne. Il s’agit d’une augmentation de plus de 2 jours (13%) par rapport à 2014. Il y a 5 ans, le salarié belge était moins absent pour cause de maladie, avec une moyenne de 19 jours par an. Et cela, malgré les efforts consentis pour favoriser le « travail faisable et maniable » et la réinsertion des malades de longue durée, indique Partena.

L’âge est également un important facteur d’absence pour cause de maladie. À partir de 44 ans, on observe une forte augmentation des absences pour des raisons de maladie (+62%), et tout au long de la carrière, une augmentation constante du nombre moyen de jours de maladie par an.

Selon Partena Professional, cette moyenne doit cependant être interprétée avec prudence. Il apparaît que le nombre de « jours de maladie payés par l’employeur » reste très stable tout au long de la carrière : environ 5 à 6 jours par an.

« En fait, on peut dire qu’un employé ordinaire est touché par la maladie – le rhume et la grippe pour ainsi dire – pendant une grosse semaine par an. Ces chiffres sont très stables tout au long de la carrière. Il est frappant de constater que les employés les plus âgés (65 ans et plus) sont même les moins susceptibles de s’absenter pour cause de maladie » explique Wim Demey, de Partena Professional.

C’est surtout dans la catégorie « jours de maladie payés par l’INAMI » que l’âge joue un rôle important. C’est aussi cette catégorie qui est responsable de la forte augmentation de l’absentéisme.

En l’espace de 5 ans, 2 de ces jours de maladie en moyenne ont été ajoutés pour les hommes (de 10 jours par an en 2014 à 12 jours l’an dernier) et 4 jours pour les femmes (de 14 à 18 jours par an). Partena Professional souligne qu’il s’agit d’un groupe d’employés plutôt restreint, mais qui a un impact important sur la moyenne.

Wim Demey, Partena Professional : « Parce que les employés de ces catégories sont souvent absents pendant très longtemps – souvent plus d’un an – ils ont un impact très important sur la moyenne. Un exemple typique pourrait être le travailleur de la construction qui ne peut plus travailler en raison de problèmes de dos. Ces absences sont peu visibles au sein des entreprises, les salariés concernés n’étant parfois pas au travail pendant des années. Mais pour la personne et pour la société, l’impact est bien sûr important. Les efforts consentis en faveur de « travail faisable » et de la réinsertion des malades de longue durée ne semblent pas encore aboutir à la réduction souhaitée de ces chiffres. »

Une répartition des rôles très traditionnelle

Les chiffres sur l’absentéisme montrent également que la répartition des rôles dans les ménages belges reste fortement traditionnelle. Ce sont ainsi principalement les femmes qui s’absentent pour s’occuper de leurs proches. Les hommes, quant à eux, font un travail (plus) à risques.

Le crédit-temps semble être la principale raison de l’absence au travail après une maladie. Les femmes (environ 4 jours par an) l’utilisent plus que les hommes (1,64 jour par an).

La même différence peut être observée pour le congé de paternité (en moyenne 0,16 jour par an) par rapport au congé de maternité (en moyenne 3,56 jours par an). Le nombre de jours de congé de paternité par an a doublé depuis 2014.

Le congé pour soins palliatifs, qui a doublé par rapport à il y a cinq ans (2014), constitue également une augmentation importante. Ici aussi, l’étude de Partena constante que les femmes l’utilisent deux fois plus souvent que les hommes : 0,31 jour par an pour les femmes contre 0,16 jour pour les hommes.

Quant aux accidents du travail, ils sont restés stables au cours des cinq dernières années, tant pour les hommes que pour les femmes. En moyenne, les hommes consacrent 1,2 jour ouvrable par an aux accidents du travail, soit un peu plus d’une journée de travail. En moyenne, les femmes sont absentes une demi-journée par an pour cause d’accident du travail (0,6 jour ouvrable). Les hommes semblent donc faire un travail plus dangereux que les femmes.

Les plus jeunes travailleurs (moins de 25 ans) sont les moins susceptibles de s’absenter du travail. S’ils sont absents, c’est principalement parce qu’ils décident de prendre un congé sans solde (environ 4 jours par an). Les travailleurs âgés (55 ans et plus), par contre, ne prennent que 1,3 jour de congé sans solde par an.

L’étude de Partena a été réalisée sur la période d’octobre 2018 à septembre 2019 inclus.

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