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KUL : une chercheuse licenciée devant le tribunal du travail

Barbara Van Dyck, une chercheuse de l’Université catholique de Louvain (KUL), a été licenciée par l’université en juin dernier pour avoir participé à l’action de destruction d’un champ expérimental de pommes de terre génétiquement modifiées.

Jeudi dernier, elle a lancé une procédure pour protester contre son licenciement devant le tribunal du travail de Louvain. Les avocats de la chercheuse et de l’université se sont limités à établir un agenda pour l’échange de leurs conclusions. L’affaire ne devrait vraisemblablement pas être plaidée avant mai ou juin 2012.

Barbara Van Dyck, qui travaillait au département Architecture, Urbanisme et Aménagement du Territoire de l’université, a été licenciée début juin 2011 après avoir affiché son soutien à une action duField Liberation Movement à Wetteren lors de laquelleun champ expérimental de pommes de terre OGM avait été saccagé.

Des membres du personnel académique ainsi que du parti Groen! participaient également à l’action. Une délégation a remis au recteur de l’université une pétition rassemblant 4.000 signatures contre le licenciement de la chercheuse.

L’intéressée a été licenciée car le rapport de confiance a été brisé entre l’institution et la chercheuse, avait indiqué à l’époque Peter Marynen, vice-recteur de la politique de recherche de l’université.

Les deux parties ont tenté de trouver une solution ces derniers mois, mais en vain. La KUL continue d’exiger, pour réintégrer la chercheuse, qu’elle prenne ses distances avec l’usage de la violence à l’encontre d’expériences scientifiques. Le conseil de la chercheuse n’excluait toutefois pas ce jeudi que des discussions aient encore lieu avec l’université au sujet de la réintégration de sa cliente.

Le tribunal du travail n’étant pas compétent pour imposer la réintégration d’un travailleur licencié, la chercheuse a uniquement la possibilité de convaincre le tribunal que son licenciement était illégal, auquel cas l’université devrait lui verser un dédommagement.

Une centaine de personnes protestent

Une centaine de personnes ont mené une action ce matin, en marge de l’ouverture de l’année académique à la KUL pour protester contre le licenciement de Barbara Van Dyck. La coupole des ONG de développement CNCD-11.11.11, le syndicat agricole FUGEA et Oxfam Solidarité ont souligné dans un communiqué que le licenciement de Barbara Van Dyck posait des questions graves par rapport à la recherche agricole.

Les trois organisations signataires ont rappelé que la décision des autorités universitaires de la KUL était en contradiction avec la liberté académique. Selon elles, l’argument utilisé par l’université pour justifier le licenciement, qui affirme que « le soutien de la chercheuse est une attaque inacceptable contre la liberté et l’indépendance de la recherche scientifique », n’est pas recevable.

Les organisations se sont également déclarées solidaires de ceux qui appellent la KUL à réintégrer la chercheuse et demandent aussi à la recherche universitaire belge de rééquilibrer les financements de la recherche dans le secteur agricole.

Le Vif.be, avec Belga

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