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Koen Geens rappelle les mesures déjà prises pour « une autre politique pénitentiaire »

Le ministre de la Justice Koen Geens « comprend » l’action menée ce vendredi devant le palais de Justice de Bruxelles « pour une autre politique pénitentiaire, cependant il travaille dur à ce sujet », a fait savoir sa porte-parole. Depuis mars 2015 et le « plan Justice », plusieurs mesures visant notamment à désengorger les prisons ont été prises.

Plus de 200 personnes ont manifesté vendredi midi « contre le désastre carcéral », dont de nombreux magistrats. La privation de liberté doit être l’ultime remède. Il faut en priorité désincarcérer les internés en psychiatrie ainsi que les toxicomanes, ont plaidé les manifestants.

La population carcérale a diminué de 1.000 personnes et 1.000 autres devraient encore quitter le système pénitentiaire durant cet exercice, a réagi la porte-parole du ministre. Des places ont été créées dans le circuit psychiatrique pour les internés et d’autres se sont libérées en prison grâce au rapatriement des condamnés sans permis de séjour.

Depuis le 1er mai 2016, la probation peut être infligée comme peine autonome et devient donc une réelle alternative à la privation de liberté, par exemple pour les toxicomanes. Enfin, le projet de loi « pot-pourri IV » modifie la loi de 2005 sur le statut juridique des détenus afin que toutes ses dispositions puissent entrer en vigueur.

Le rassemblement qui s’est tenu vendredi midi devant le Palais de justice à Bruxelles était organisé par les associations Progress Lawyers Network, Bruxelles Laïque, la Ligue des droits de l’Homme, l’Observatoire international des prisons, la Plateforme pour sortir du désastre carcéral et contre la mégaprison de Haren ainsi que le Syndicat des avocats pour la démocratie.

Les directeurs des prisons francophones et néerlandophones ont rencontré Koen Geens

Par ailleurs, les directeurs des prisons francophones et néerlandophones ont rencontré le ministre de la Justice Koen Geens, vendredi, peu avant la réunion avec les syndicats sur les réformes du secteur pénitentiaire.

Dans un communiqué transmis à l’issue de la rencontre, le ministre dit « prendre acte » des positions des deux fédérations de directeurs de prison. Il déplore néanmoins « le timing de l’échange des lettres ouvertes », dans lesquelles les deux fédérations, néerlandophone et francophone, ont exprimé des avis divergents sur les réformes. D’autant plus qu’il avait reçu le « 25 avril encore, des deux fédérations de directeurs de prison un courrier rédigé de commun accord dans lequel elles formulaient un certain nombre d’exigences communes », précise le communiqué.

Dans une lettre ouverte publiée jeudi, la fédération flamande des directeurs de prisons a exprimé son soutien au processus de rationalisation dans les établissements pénitentiaires, alors que la fédération francophone s’est désolidarisée et soutient le mouvement de grève en cours depuis plus de trois semaines dans les prisons wallonnes et bruxelloises.

Vers 16h00 vendredi, les délégations syndicales des agents pénitentiaires ont entamé un énième round de négociations avec le ministre de la Justice. Côté francophone, ils veulent obtenir l’arrêt de la rationalisation et le retour au cadre de personnel de 2014, tandis que leurs collègues flamands ont déjà entamé ce processus.

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