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Jan Peumans (N-VA) réclame d’avantage d’autonomie pour la Flandre

Le président du Parlement flamand, Jan Peumans (N-VA), a joint samedi sa voix à celle du ministre-président Geert Bourgeois, le premier nationaliste à occuper cette fonction, pour réclamer davantage d’autonomie pour la Flandre, en ce jour de la Fête de la Communauté flamande, anniversaire symbolique de la bataille des Eperons d’Or en 1302.

« La 6e réforme de l’Etat (actuellement mise en oeuvre) ne peut être le terminus » et la Flandre, en tant que « partenaire le plus fort » dans la construction belge, a « le droit et le devoir d’imposer encore davantage d’autonomie », a-t-il affirmé dans un discours prononcé à l’hôtel de Ville de Bruxelles en présence du gratin du monde politique et socio-économique flamand, mais aussi de représentants du fédéral – dont le Premier ministre Charles Michel et la présidente du Sénat, Christine Defraigne -, des autres entités, francophones, wallonnes, bruxelloises, et germanophones.

La Flandre a reçu, au fil des ans, des compétences accrues. Selon M. Peumans, les Flamands doivent être « fiers » de cette autonomie croissante. « Nous devons oser exercer ce droit à l’autodétermination avec plus de verve », a-t-il dit. Et bien que la 6e réforme de l’Etat décidée sous la dernière législature fédérale ait accru l’autonomie flamande et fait passer le budget annuel de la Flandre de 28 à près de 37 milliards d’euros, elle ne peut être un « terminus », a lancé M. Peumans, qui a, comme M. Bourgeois (N-VA lui aussi) vendredi, lors d’un discours prononcé à Courtrai, plaidé pour une « vraie diplomatie flamande forte ». La fierté et la conscience de ce que l’on est n’empêchent pas une bonne coopération avec les autres entités fédérées et Régions, a poursuivi le président du parlement. « Que du contraire. La reconnaissance des valeurs propres de chacun ne peut qu’améliorer le respect réciproque. Et l’ambition d’une plus grande autodétermination n’est pas non plus incompatible avec l’intégration croissante au sein de l’Union européenne », a-t-il fait valoir.

Selon M. Peumans, l’aspiration à l’autodétermination est un « processus naturel ». De surcroît, les « nations constituées naturellement favorisent une Europe libre de conflit. Les régions sont les meilleurs briques (dans la construction) d’une Europe stable », a-t-il souligné lors de la cérémonie qui s’est clôturée par un « Vlaamse Leeuw » (l' »hymne national » flamand) … repris par quelques francophones dans l’assemblée. Ces derniers ont toutefois exprimé des réticences face à l’idée de la création d’un « ministère flamand des Affaires étrangères ». « Un ministère fédéral des Affaires étrangères, c’est indispensable, le reste c’est du fantasme », a déclaré la présidente du Sénat – qui rassemble désormais les différentes entités de la Belgique fédérale -, Christine Defraigne (MR). « Je souhaite que les Communautés et Régions se développent, mais dans une logique d’Etat fédéral. La Belgique c’est un Etat qui existe. Et moi je suis attachée à mon pays », a-t-elle ajouté.

Mais M. Bourgeois, également présent samedi à Bruxelles, a assuré que les exigences communautaires de la N-VA – et d’autres partis flamands – « reviendraient en 2019 », à la fin l’actuelle législature. Le Premier ministre Charles Michel ne s’est pas départi de son rôle de chef de gouvernemental fédéral en se disant « relativement peu intéressé » par les aspirations de telle ou telle entité fédérale – comme le « nationalisme wallon » ou « Wallonie-Bruxelles » évoqué il y a quelques années par deux ténors du PS, Paul Magnette et Rudy Demotte – devenus respectivement ministres-présidents wallon et francophone. « Je ne suis du tout étonné de ce type de déclarations le 11 juillet », en soulignant que le gouvernement fédéral avait « mis de côté les réformes de l’Etat » jusqu’en 2019.

M. Michel s’est dit « totalement mobilisé » et « concentré à 1.000% » par son rôle de Premier ministre fédéral afin de « faire fonctionner ce pays convenablement » et de tenir le cap avant de créer de l’emploi et de la croissance. Il a toutefois rappelé que c’était au gouvernement fédéral d’exprimer la position de la Belgique à l’étranger « main dans la main » avec les Communautés et les Régions. M. Magnette, également présent samedi à Bruxelles, a pour sa part souligné que le renforcement de la présence des Régions sur la scène internationale ne passait pas nécessairement par une 7e réforme de l’Etat, en faisant référence à la récente visite d’Etat – « très positive » – du roi Philippe en Chine, qui a associé les trois ministres-présidents.

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