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« J’étais à la réception des Fêtes de Wallonie, et tout est vrai »

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

On est à Namur, un samedi de Fêtes de Wallonie, sur la place du théâtre, et on a pris un bic de L’Avenir pour ne pas avoir trop l’air carolo.

Ça marche moyen à cause de la chemise trop serrée et trop bien repassée, mais le Namurois, qui n’est pas comme nous, est tolérant. Il y a un tapis rouge, derrière des barrières, qui conduit à l’entrée du théâtre de Namur, et il y a plein de monde sur la place, et beaucoup de monde accroché aux barrières. André Antoine et Willy Borsus vont parler et dire qu’un vent nouveau souffle sur la Wallonie, mais le monde qui était plein sur la place se décroche des barrières une fois que les échasseurs, qui s’entraînaient par là, ont fini leur combat d’entraînement.

Au bout du tapis rouge que plus personne, donc, ne regarde, André Antoine et deux socialistes, et le MR Jean-Paul Wahl, et le greffier. Il est président du parlement de Wallonie, eux sont vice-présidents, lui est le greffier et ce sont eux qui invitent. Eux et Jacqueline Galant, elle aussi vice-présidente, mais elle n’est pas là, Jacqueline Galant. Willy Borsus arrive en même temps qu’Elio Di Rupo et Mischaël Modrikamen, c’est pas joyeux comme entrée, mais les échasseurs et le monde sont partis, donc il n’y a personne pour en ricaner sauf ceux qui sont déguisés en Namurois avec leur bic de L’Avenir et qui sont invités en leurs grades, qualités et responsabilités,  » que je sais nombreuses « , a dit le nouveau ministre-président au début de son discours.

Avant lui il y avait eu les Violoneux de Boninne qui avaient fait un medley wallon, et un confrère qui rigolait en disant que faire chanter des medleys wallons à ces Violoneux de Boninne-là, ça démontrait que l’activation des chômeurs âgés eh ben c’était de la saloperie. Et avant eux il y avait eu André Antoine qui avait dit aux invités en leurs titres et qualités avec leur bic de L’Avenir que  » seul ce qui est improbable est ce qui est finalement imprévisible. Euh, non, prévisible, pardon « , et avant lui c’était Stefan Zweig qui le disait, mais de toute façon personne n’a écouté sauf ceux qui tenaient leur bic de L’Avenir. Et après personne n’a trop écouté non plus le ministre-président qui voulait pour son premier discours des Wallos introduire  » la culture entrepreneuriale partout et à tout âge dans cette Wallonie qui va vraiment et résolument de l’avant  » avant que tout le monde aille vraiment et résolument en haut, où il y avait le drink.

Et là il y avait moins de monde que les autres années, mais un nouveau ministre explique que c’est parce que les obligés ne sont plus obligés de venir mais il y en aura l’année prochaine, et sa femme dit qu’il a perdu du poids vraiment et résolument depuis qu’il est ministre, mais c’est parce qu’il ne boit plus tant son petit verre et elle se met à rire. Et puis il y a un monsieur très au courant qui explique en parlant très fort que le monsieur à côté de lui qui entend mais que le monsieur au courant ne connaît pas est sur un siège éjectable. Et à la fin, tout ce que le bic de L’Avenir a noté et donc dont on se souvient bien, c’est du confrère namurois, un vrai, pas un déguisé avec un bic de L’Avenir, qui se révolte parce que l’Orval est servi dans un verre à Chimay mais où est-ce qu’on est ici bordel ? Le Namurois est tolérant, d’accord, mais y a des limites.

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