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Investissements de Nethys au Congo: la société dément tout conflit d’intérêts

Elicio, producteur belge d’énergie qui appartient au groupe Nethys, investit dans un projet de centrale hydroélectrique au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Mais sa participation est « volontairement mineure » et n’engendre aucun conflit d’intérêts, assure l’entreprise.

En août 2016, Elicio a créé avec trois actionnaires privés la société anonyme (SA) de droit belge Electricité du bassin de Ivugha (EBI). Les actionnaires privés sont tous des hommes forts de Nethys: Stéphane Moreau, son CEO, son bras droit Marc Beyens, et Pierre Meyers (via sa société M3 avec ses deux fils), le président du conseil d’administration de Nethys Chaque actionnaire détient une part égale du capital de cette SA, dont l’objectif est de financer la construction d’une centrale hydroélectrique au Nord-Kivu. Fin janvier dernier, la presse s’était déjà étonnée du mélange d’argent public et privé dans ce projet, puisque Elicio est une filiale de Nethys, elle-même filiale de l’intercommunale Publifin.

Nethys s’était alors empressée de rappeler qu’Elicio est une société anonyme de droit privé, dont ni Stéphane Moreau ni Pierre Meyers ne sont membres du conseil d’administration. « Il est erroné de parler ici d’argent public, car Elicio vit de la production d’électricité », avait souligné la société. Ce jeudi, alors que, d’après Le Vif, une instruction judiciaire a été ouverte, Elicio insiste encore sur le fait que sa participation dans EBI est « volontairement mineure » et qu’elle « avait pour but de pouvoir observer l’évolution du marché [en RDC] tout en prenant peu de risques financiers ».

Lire : Une instruction judiciaire ouverte sur les investissements de Nethys au Congo

« Les partenaires privés d’EBI ont décidé, eux, de prendre le risque financier majeur malgré les facteurs économiques et politiques particuliers inhérents à ce type de dossier, ce que ne souhaitait pas Elicio », ajoute le producteur d’électricité. Ces partenaires privés n’avaient « aucun intérêt patrimonial opposé à celui d’Elicio ou même de Nethys » et « on ne peut donc que constater l’absence de conflit d’intérêts », soutient Elicio, qui dit avoir demandé des analyses juridiques à deux bureaux indépendants.

« Qui plus est, assimiler à des conflits d’intérêts tout investissement public/privé peut paraitre surprenant. Cela reviendrait, par exemple, à remettre en cause l’existence même des invests », conclut l’entreprise.

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