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Incendie à Tihange: un 4e réacteur nucléaire hors service en Belgique

L’explosion d’un transformateur suivie d’un incendie sur le site de la centrale nucléaire de Tihange dimanche matin est sous contrôle, a indiqué le bourgmestre de Huy Alexis Housiaux (PS) à l’agence Belga. Le réacteur de Tihange 3 est à l’arrêt, c’est le quatrième en Belgique à ne plus fonctionner.

Le réacteur nucléaire de Tihange 3 s’est mis automatiquement à l’arrêt dimanche vers 10h30 à la suite d’un incendie qui s’est déclaré dans un poste de raccordement de la centrale nucléaire au réseau d’Elia. Le feu est depuis éteint, affirme la porte-parole d’Electrabel.

« Tout est sous contrôle« , a déclaré le bourgmestre de Huy Alexis Housiaux (PS) à l’agence Belga. « L’incendie s’est produit en dehors de la zone nucléaire. » Personne n’a été blessé.

Les procédures de sécurité ont correctement été suivies relève Eletrabel.On ignore encore combien de temps le réacteur, qui a une capacité de 1.048 mégawatt, restera hors service. La société prévoit un redémarrage mardi matin, mais ce planning est très provisoire, insiste la porte-parole. Electrabel analyse actuellement la situation.On devrait en savoir plus sur l’origine de l’incident et sur ses conséquences durant la journée.

« Pas de problème pour l’approvisionnement en électricité ce dimanche »

Elia assure de son côté que la mise à l’arrêt du réacteur nucléaire Tihange 3 ne créera pas de problème d’approvisionnement en électricité dimanche. La charge du réseau est en effet faible un tel jour, a expliqué Barbara Verhaegen, la porte-parole de la société gestionnaire du réseau de transport d’électricité à haute tension national. Des coupures ne sont cependant pas exclues si la mise à l’arrêt du réacteur devait perdurer, a-t-elle laissé entendre. « Des analyses sont en cours pour les prochains jours« , affirme la société.

Tihange 3 est le 4e réacteur hors service en Belgique. Doel 3 et Tihange 2 sont à l’arrêt à cause des micro-fissures constatées sur leurs cuves, tandis que Doel 4 est fermé à cause d’un acte de sabotage perpétré en août. Chacun de ces réacteurs a une capacité de plus de 1.000 mégawatts

Les premières analyses font état d’une cause technique

Les premières constatations menées après l’incendie dans un poste haute tension sur le site de la centrale de Tihange 3 n’indiquent aucune interaction humaine mal intentionnée. « Les premiers éléments font état d’une cause technique », a expliqué dimanche la porte-parole d’Electrabel, Geetha Keyaert. Il ne serait dès lors pas question de sabotage, comme dans le cas du réacteur de Doel 4, mis à l’arrêt depuis le mois d’août.

Le feu, qui a touché un transformateur d’intensité, a automatiquement fait cesser l’activité du réacteur de Tihange 3. On ignore encore quand celui-ci pourra redémarrer.Dans un communiqué de presse adressé à l’agence Belga, GDF Suez explique que les mécanismes de sécurité ont arrêté la centrale après la découverte du défaut. « Les processus ont parfaitement fonctionné et l’unité 3 de Tihange est dès lors actuellement à l’arrêt à chaud. »

Electrabel confirme encore que cet incident n’a provoqué « aucun impact sur la sûreté nucléaire et sur la sécurité des collaborateurs et des riverains du site ».

Contrairement à ce qui a été dit dans un premier temps, l’incendie n’avait toujours pas cessé vers 13h30, mais son ampleur est limitée. « Les pompiers sur place n’interviennent en effet pas tant que l’isolation de la haute tension est garantie. » Electrabel confirme également que l’incendie est limité et qu’aucun risque d’extension au-delà de l’équipement n’est à signaler.

Des techniciens ont été dépêchés sur place afin de déterminer l’origine de l’incendie et de préparer les travaux de réparation. Des inspecteurs de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) sont également présents pour vérifier le respect des procédures, a indiqué celle-ci.

Les centrales nucléaires sont vulnérables: le parlement doit en parler, exigent les Verts

L’incident survenu au réacteur numéro 3 de la centrale nucléaire de Tihange en fait donc le quatrième indisponible pour produire de l’électricité. Ce nouvel incident met une nouvelle fois en lumière la vulnérabilité des centrales belges. Il faut sortir du nucléaire, et dans l’immédiat organiser une réunion de la sous-commission nucléaire de la Chambre, ont affirmé dimanche les groupes Ecolo et Groen de la Chambre.

« Ce nouvel incident met, à nouveau, le focus sur la vulnérabilité des centrales nucléaires belges et les problèmes qui y sont liés tant en matière de sécurité que de sécurité d’approvisionnement. Quand le Gouvernement fédéral comprendra-t-il que le nucléaire est un problème dont il faut sortir? Il est urgent de soutenir les alternatives à cette technologie non fiable et de soutenir une véritable transition énergétique du pays », ont affirmé dimanche Jean-Marc Nollet et Kristof Calvo, chefs de groupe Ecolo-Groen à la Chambre.

A leurs yeux, les premières intentions du nouveau gouvernement démontrent qu’il n’y a pas encore de véritable prise de conscience de ces enjeux. Or, les incidents sur les sites nucléaires posent des problèmes de sécurité d’approvisionnement. Vouloir prolonger les vieilles centrales dans ce contexte n’est pas rassurant d’autant que cette prolongation coûtera cher, y compris à l’Etat, ont-ils ajouté.

Ecolo et Groen ont par ailleurs réclamé d’urgence une réunion de la sous-commission sécurité nucléaire. « La vulnérabilité des centrales doit faire l’objet d’un débat parlementaire. Il est temps pour le gouvernement fédéral de sortir la tête du sable », ont conclu Jean-Marc Nollet et Kristof Calvo.

Ecolo et Groen ont enfin également demandé à la ministre de l’énergie d’informer au plus vite les citoyens sur les risques de délestage dans les prochains jours.

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