La synagogue d'Anderlecht. © Belga

Incendie à la synagogue d’Anderlecht: la piste terroriste écartée

Le Vif

La piste d’un attentat terroriste est a priori écartée dans l’enquête menée au sujet de l’incendie qui s’est produit mardi matin dans une synagogue d’Anderlecht, a indiqué mardi le parquet de Bruxelles. Un juge d’instruction a été saisi du chef d’incendie criminel.

L’incendie, qui s’est déclaré mardi matin dans une synagogue située rue de la Clinique à Anderlecht, a été signalé vers 05h30. Le feu s’est déclaré au deuxième étage du bâtiment où des dégâts de fumée ont été constatés par les pompiers. Les trois personnes qui s’y trouvaient ont été légèrement intoxiquées par les fumées et ont été soignées sur place.

Le laboratoire de la police scientifique ainsi qu’un expert incendie requis par le parquet de Bruxelles se sont rendus sur les lieux. D’après les pompiers de Bruxelles, quatre foyers distincts ont été détectés sur les lieux, ce qui conforte l’hypothèse d’un geste criminel. Les premières constations de l’expert incendie vont dans le même sens.

A ce stade de l’enquête, les circonstances précises de l’incendie et la motivation des auteurs demeurent inconnues. Le ou les auteurs n’ont pas encore été identifiés. Ils risquent entre 15 et 20 ans de prison.

Indignation

Plusieurs personnalités et institutions se sont indignées ce mardi de l’incendie qui s’est déclaré à l’aube dans une synagogue d’Anderlecht. « Tout acte de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie n’engendre que des sentiments d’exclusion, de haine et est contraire au vivre-ensemble, véritable ciment de notre démocratie », a déclaré Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Egalité des chances de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La ministre espère que les trois personnes intoxiquées se rétabliront rapidement et que les forces de police pourront faire la lumière sur les actes criminels envers la communauté juive, actes en recrudescence qu’elle condamne fermement.

« Les autorités belges, avec la société civile, combattront les causes et les manifestations de l’antisémitisme dont il convient de reconnaître la réalité et la vivacité », a de son côté assuré le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR). « Sur le plan de la politique étrangère également, la Belgique entend poursuivre ses efforts de lutte contre l’antisémitisme, au sein de l’Alliance pour la Mémoire de l’Holocauste, mais aussi dans diverses organisations internationales et à travers les relations diplomatiques bilatérales », a-t-il ajouté.

Joël Rubinfeld, le président de la Ligue Belge contre l’Antisémitisme (LBCA), a lui aussi fait part de son inquiétude. « L’emballement des actes antisémites en Belgique observé ces derniers mois souligne l’urgence qu’il y a à intégrer ce combat dans le prochain programme gouvernemental. La lutte contre l’antisémitisme doit plus que jamais devenir une véritable cause nationale. Il en va de l’honneur et probablement aussi de l’avenir de notre pays », a-t-il imploré.

La fédération bruxelloise du Parti socialiste a pour sa part tenu à témoigner « tout son soutien à la communauté juive de Bruxelles ». « Cet incident, qui intervient au lendemain de la réouverture du Musée Juif de Belgique et dans un contexte international préoccupant, nous rappelle que la lutte contre l’antisémitisme, contre le racisme, contre la haine du vivre-ensemble, est plus que jamais à l’ordre du jour », a-t-elle dit.

« Nous tenons à rappeler un principe fondamental, à savoir que les synagogues, comme tous les autres lieux de cultes, sont des lieux de prières et de recueillement, et qu’elles doivent à ce titre jouir du respect absolu. L’atteinte à un lieu de culte est une atteinte à toutes les religions et porte préjudice à notre vivre ensemble », a également réagi le Conseil européen des ouléma marocains, une association musulmane basée à Bruxelles.

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