Le dialogue est amorcé pour convaincre la France de revoir ses ambitions à la baisse. © BELGAIMAGE

In het nieuws: vue sur mer gâchée par des géants français?

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Branle-bas de combat au littoral, sous la menace d’un parc français d’éoliennes en mer de 260 à 300 mètres de hauteur implanté quasiment sous ses balcons.

Sans gêne. Acquise aux bienfaits de l’énergie renouvelable, la France songe d’ici à 2026 à implanter un parc éolien offshore au large de Dunkerque. Un parc dont la principale attraction sera d’être peuplé, sur 73 kilomètres carrés, de 46 éoliennes d’une taille encore jamais atteinte: entre 260 et 300 mètres. L’endroit retenu est particulièrement bien ou mal choisi, selon les points de vue: à 11,5 kilomètres des côtes, quasiment à la frontière qui sépare les eaux territoriales belges et françaises.

Cette façon qu’a l’Hexagone de rejouer le coup de ses centrales nucléaires implantées à ses frontières n’est pas du goût du voisin belge. Les stations balnéaires de La Panne, de Coxyde et de Nieuport se passeront volontiers d’une vue imprenable, de jour comme de nuit, sur la plantation d’éoliennes géantes parées de lumières clignotantes rouges. Pêcheurs, plaisanciers, habitants de la côte, seconds résidents (y compris francophones), défenseurs du milieu marin, autorités de la Défense et des aéroports régionaux ou simples vacanciers amoureux de la côte belge, tous sur le pont, tous appelés à se mobiliser pour repousser ce parc au large.

La Panne, Coxyde et Nieuport se passeront volontiers d’une vue imprenable sur une forêt d’éoliennes géantes parées de lumières clignotantes.

Justice saisie en cas de permis

Pollution visuelle flagrante, grave entrave à la navigation maritime entre la Belgique et le Royaume-Uni, perturbations sérieuses de l’espace aérien belge, impact fâcheux sur les radars des hélicos de sauvetage: les nuisances et préjudices en tous genres ont été portés à la connaissance de la partie française, les canaux diplomatiques sont activés et le dialogue amorcé pour convaincre la France de revoir ses ambitions à la baisse. La Belgique tend la main en se disant disposée à prêter son concours à l’établissement du parc éolien plus au nord. Avec l’espoir raisonnable d’éviter l’escalade. « Des démarches juridiques éventuelles ne sont pas encore à l’ordre du jour, car aucun permis n’a encore été délivré. Si un permis devait l’être, nous envisagerions de l’attaquer en justice », a fait savoir le ministre fédéral en charge de la mer du Nord, Vincent Van Quickenborne (Open VLD).

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