A Waterloo, on évoque la nécessité de développer de nouvelles façons d'habiter autour des espaces publics et commerciaux. © HATIM KAGHAT POUR LE VIF/L'EXPRESS

Immobilier : à Waterloo et Braine-l’Alleud, des prix soutenus par les projets neufs

Le Vif

Malgré des réalités et des populations différentes, les centres de Waterloo et Braine-l’Alleud se portent bien au niveau immobilier. L’évolution des prix y est significative et la demande constante. Qu’en sera-t-il dans le futur, avec les importants projets urbanistiques prévus dans les deux coeurs de ville ?

Voisines l’une de l’autre, les communes de Waterloo et Braine-l’Alleud partagent plusieurs points communs dans le domaine de l’immobilier. Leurs prix sont en effet supérieurs à ceux des moyennes de la province, et leurs marchés respectifs se portent plutôt bien. En 2017 et par rapport à 2016, les prix des maisons étaient en effet en augmentation de 2,4 % à Waterloo et de 5,8 % à Braine-l’Alleud. En ce qui concerne les appartements, les deux communes affichaient également des évolutions importantes : + 7,2 % à Braine-l’Alleud et + 15,2 % à Waterloo, qui fait par ailleurs partie des communes de la province dans lesquelles se sont vendus le plus de logements de ce type.

L’impact des seniors

Sans surprise, ces évolutions sont alimentées par une demande importante de la part des acheteurs et des locataires, qui sont notamment attirés par les centres des deux communes.  » A Waterloo, les zones les plus prisées sont celles qui, comme le Faubourg, se situent près du centre mais côté Bruxelles « , précise Michel Dussart, administrateur délégué de l’agence Immo Dussart.  » Cela permet d’être à côté des commerces et facilités tout en évitant de devoir traverser le centre embouteillé pour rejoindre la capitale. Il y a également beaucoup de demande dans les quartiers autour de la St John’s International School, où les expatriés louent de grosses maisons avec des loyers souvent conséquents.  »

Le centre de Waterloo est aussi et surtout très prisé par les seniors, qui représentent une part importante de la population de la commune – et de la clientèle des projets neufs.  » Les nouveaux appartements construits dans le centre sont vendus en grande majorité à des personnes plus âgées qui se séparent de leur maison en périphérie pour un logement avec moins d’entretien et plus de proximité des facilités. Une part importante de la clientèle achète aussi ces biens pour investir, mais avec l’objectif d’y habiter plus tard, lors de ses vieux jours « , précise Michel Dussart.

Les deux communes n’ont pas vraiment besoin d’arguments supplémentaires pour attirer les acheteurs et les locataires

Malgré une offre qui s’élargit, les prix des appartements restent soutenus à Waterloo, avec une moyenne de 335 088 euros pour l’année 2017 – soit près de 100 000 euros de plus que les prix moyens de la province. Bien que plus rares, les maisons du centre de la commune connaissent quant à elle un marché à deux vitesses. Michel Dussart constate ainsi que  » tout ce qui se situe en dessous de 450 000 euros part vite alors que les biens aux budgets plus élevés rencontrent moins d’amateurs, alors qu’ils sont assez nombreux sur le marché à Waterloo « .

Braine-l’Alleud plus réputée qu’avant

A Braine-l’Alleud, la situation est quelque peu différente. Olivier Alen, administrateur de l’agence Immo Clairière, observe en effet un marché contrasté entre les logements et les commerces du centre :  » Les premiers se vendent et se louent bien, enfin tant que le prix reste correct. Les commerces connaissent par contre beaucoup de vides locatifs ou de difficultés à trouver acquéreur, car le coeur de Braine-l’Alleud est moins attractif et le parking y est difficile.  » La question du parking ralentit aussi dans certains cas les ventes de maisons dans le centre, mais la majorité de l’offre de logements à cet endroit se compose d’appartements. Comme à Waterloo, les seniors représentent une part importante de la clientèle de ce type de bien, pour des raisons similaires comme la proximité des facilités. Depuis quelque temps, Olivier Alen observe l’arrivée d’un nouveau public de bureaucrates et d’employés travaillant à Bruxelles.  » Pour eux, l’attrait du centre de Braine-l’Alleud tient surtout à sa gare et sa ligne ferroviaire directe et rapide vers la capitale « , précise-t-il.  » Ces gens viennent aussi s’installer ici car la ville a une meilleure réputation que par le passé. Le travail des autorités locales – notamment l’amélioration des infrastructures – n’y est pas étranger.  »

De nouvelles façons d’habiter

Malgré quelques freins comme les prix élevés, les centres de Waterloo et Braine-l’Alleud restent donc des zones privilégiées pour l’immobilier. A l’avenir, l’offre devrait s’intensifier dans les deux communes avec divers projets restructurant l’espace public et apportant de nouveaux logements. En plus de la création d’une Grand-Place, le masterplan du  » Coeur de Waterloo  » évoque par exemple la nécessité de développer de nouvelles façons d’habiter autour des espaces publics et commerciaux. La ville a aussi fait part de son intention d’exploiter les étages actuellement vides ou sous-utilisés des magasins du centre pour y implanter des logements – notamment grâce à la création de nouveaux accès. A Braine-l’Alleud, on parle aussi d’une nouvelle place et on prévoit un espace mixte composé de commerces, logements et parkings sur l’ancien site du lycée actuellement vide.

De quoi augmenter l’attrait des habitants pour ces centres ? A vrai dire, les deux communes semblent pour l’instant ne pas avoir besoin d’arguments supplémentaires pour attirer les acheteurs et les locataires. Néanmoins, il paraît essentiel, vu la forte demande et le vieillissement de la population, d’augmenter l’offre de logements dans ces zones. Il n’est pas sûr qu’un éventail plus large de biens neufs sur le marché stabilisera les prix, mais des effets se font en revanche déjà sentir sur les biens existants.  » En même temps que les tarifs du neuf augmentent, ceux des logements plus anciens ont tendance à un peu baisser, notamment parce que les acheteurs utilisent l’argument des moins bonnes performances énergétiques pour négocier les prix « , relève Olivier Alen.

Reste à voir aussi si, à l’avenir, certains gros projets comme le parc de l’Alliance et ses 700 logements situés à l’extérieur de Braine-l’Alleud ne viendront pas impacter négativement l’habitat dans le centre. De l’avis d’Olivier Alen, on ne peut pas vraiment parler de concurrence puisque chaque zone s’adresse à des populations avec des besoins différents,  » les unes voulant vivre près des commerces du centre, les autres préférant le calme et la proximité des autoroutes en dehors de la ville « .

Par Marie-Eve Rebts.

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