Zakia Khattabi, députée fédérale Ecolo. © Belga

Zakia Khattabi: « Il serait temps de remettre de l’ordre dans la com’ sur le coronavirus » (entretien)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

L’ancienne coprésidente d’Ecolo et députée fédérale s’inquiète: « pour le citoyen, c’est impossible d’encore comprendre ce qui se passe ».

Où en sommes-nous avec la crise du coronavirus en Belgique? Est-ce une seconde vague ou pas? Notre capacité de tests est-elle suffisamment utilisée? Y-a-t-il des raisons, oui ou non, d’annuler les voyages dans le Valais suisse? L’incertitude est grande, au coeur de l’été, et des voix s’élèvent pour dénoncer la cacophonie dans la communication, accentuée par les prises de parole en sens (très) divers des experts.

Zakia Khattabi, ancien coprésidente d’Ecolo redevenue députée fédérale, fait partie de ceux que ces messages flous préoccupent. « Parce que j’imagine la difficulté de celles/ceux à la manoeuvre dans la gestion du Covid-19, je me suis abstenue de commenter, a-t-elle tweeté, mais il serait temps de mettre de l’ordre (pas de censurer hein) dans la com ET de s’accorder sur une stratégie parce que lire tout et son contraire ça commence à bien faire ». Elle s’explique pour nous.

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Pourquoi ce message?

Que ce soit clair, je n’ai ni les moyens, ni l’expertise de remettre en cause les décisions prises. Je mesure l’ampleur de la tâche de ceux qui sont à la manoeuvre et je ne voudrais pas être à leur place. Mais c’est surtout cette communication chaotique que je reproche. Cela ne donne vraiment pas l’impression que l’on n’a pas tiré les leçons de la crise depuis le mois de mars.

Aujourd’hui, en tant que simple citoyenne, je suis incapable de dire si nous sommes dans une seconde vague de l’épidémie ou s’il s’agit d’un simple rebond, et je ne sais pas non plus ce que cela induit pour moi. Ce lundi matin, je lisais l’expert Yves Coppieters dire que sans tests massifs, on risque de se retrouver dans la situation de mars, mais je lis aussi l’inverse.

Toute cette incohérence me fait singulièrement songer à la saga des masques au cours de laquelle la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, a dit au début de la crise que cela n’avait pas de sens de le porter – en réalité, elle affirmait cela en raison de la pénurie généralisée -, pour dire ensuite le contraire quelques mois plus tard. Pour le citoyen, c’est impossible d’encore comprendre ce qui se passe.

Que faudrait-il faire?

Les politiques devraient avoir l’humilité de dire qu’ils se trompent ou qu’ils ne savent pas, avant de revenir une fois avec uen informatijn aussi précise que possible. Cette épidémie est évidemment un phénomène inédit. Mais face à cela, nous recevons des messages erratiques de scientifiques qui nous disent tout et son contraire d’une heure à l’autre. Ma seule certitude aujourd’hui, en tant que citoyenne, c’est que je dois mettre mon masque en sortant, ce que je fais.

La stratégique de communication pose vraiment problème. D’ailleurs, quand une Première ministre doit faire une vidéo pour réexpliquer ce qu’elle avait déjà dit, cela veut tout dire. On entend désormais des experts comme Marc Van Ranst dire qu’ils « pensent » que pendant la semaine, il va se passer ceci ou cela : c’est comme si plus rien ne faisait sens. Regardez encore cette polémique au sujet du classement du canton suisse du Valais en zone rouge, ce n’est pas sérieux. Il manque une vraie pédagogie. On pourrait se dire qu’avec l’expérience des mois passés, on trouverait une façon de s’améliorer mais non, plus on avance, plus c’est pire.

Je le répète : je ne voudrais pas être à la place du fédéral, ni du régional ou du local dans la gestion de cette crise. Encore que le local est celui qui a mon sens a eu la plus grande résilience : chapeau. Au niveau fédéral, on évoque désormais la possibilité de désigner un coordinateur coronavirus en cas de seconde vague. Six mois après ! Mais c’est fou… Cela me semble s’imposer comme une évidence depuis des semaines.

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