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« Il n’y a pratiquement aucune chance que la N-VA perde » (Rik Van Cauwelaert)

À près d’un mois des communales, la N-VA a obtenu des scores monstres dans deux sondages différents, au détriment des trois partis traditionnels en Flandre. Pourquoi et avec quelles conséquences ? Trois questions au directeur du Knack, Rik Van Cauwelaert.

La N-VA a atteint 40 pc dans un premier sondage et presque 37 dans un second. Qui doute encore du fait que la N-Va va gagner les élections communales ?

Rik Van Cauwelaert : Il n’y a pratiquement aucune chance que la N-VA perde. Lors des précédentes élections on retrouvait la N-VA, en cartel avec le CD&V, dans quasi chaque commune de Flandre. Dans cette perspective, on ne pourra parler de défaite seulement, et seulement si, la N-VA stagne en dessous des trente pc, soit à un niveau bien moindre qu’indiqué dans les récents sondages. Ou que Bart De Wever perde contre Patrick Janssens à Anvers.

Les trois partis traditionnels reculent encore dans les sondages pour stagner entre 10 et 14 pc. Qu’ont-ils bien pu faire pour subir un tel désamour des électeurs ?

Rik Van Cauwelaert : Ce recul est dû, surtout en Flandre, au fait que les partis traditionnels n’ont pas tenu leurs promesses. Ce qui a sans aucun doute dû peser très lourd dans la balance, c’est la décision, après des mois de crises, de fonder un gouvernement fédéral qui ne tenait pas compte de la majorité en Flandre. On peut aussi rajouter à ça, un gouvernement Di Rupo qui ne semble pas maîtriser les affaires du pays et qui n’est créatif que lorsqu’il s’agit de trouver de nouvelles taxes. Pire, le gouvernement donne régulièrement l’impression d’uniquement servir de passe-plat pour les décisions européenne.

Si la N-VA obtient un bon score aux élections communales, Bart de Wever remettra dès le lendemain le débat du confédéralisme sur le tapis. Est-ce que c’est le début de la fin pour la Belgique.
Rik Van Cauwelaert : la Belgique est un pays fédéral, comme indiqué dans la constitution, mais les entités fédérées se comportent de plus en plus comme si elles se trouvaient en réalité au sein d’une confédération. Les récents sondages illustrent bien l’évaporation de la Belgique comme le prédisait Karel De Gucht. Et il n’y a pas de retour en arrière possible. Un jour Johan Vande Lanotte a expliqué lors de la foire du livre d’Anvers que mettre fin à la Belgique était très simple dans le fond : il suffisait que le parlement flamand dise au parlement wallon et à la commission française que, eux, les Flamands s’arrêtaient là.

Les politiques francophones ne l’ignorent pas et s’y préparent. Ce n’est certainement pas une coïncidence que Charles Picqué, avec un oeil sur les sondages et un autre sur les divers problèmes financiers auxquels sont confrontés les Wallons et les Bruxellois, ait relancé l’idée du fameux Plan B.

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