Marc Goblet, ici durant la grève du 7 octobre dernier. © BELGA/Thierry Roge

« Il faut revenir à une concertation sociale forte »

« Il faut revenir à une concertation sociale efficace entre syndicats et employeurs », a plaidé Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB, jeudi, à la veille d’une grève générale qui risque de paralyser à nouveau une bonne partie du pays.

« Nous reconnaissons la légitimité du gouvernement et de sa majorité parlementaire, malgré le déséquilibre entre le nord et le sud du pays, mais le modèle belge a toujours été caractérisé par une concertation sociale forte qui, aujourd’hui, n’est quasiment plus possible », a précisé Marc Goblet.

« Le gouvernement Michel a l’air de penser que la concertation se poursuit mais, en réalité, elle sera bidon tant que le discours gouvernemental consistera à dire que la seule démocratie qui existe, c’est celle de la majorité parlementaire, et tant qu’il persistera à penser que puisqu’il est au pouvoir, il peut décider seul », a poursuivi le secrétaire général du syndicat socialiste.

Quelles que soient les propositions avancées pour sortir de la crise économique, « nous sommes en effet toujours confrontés à des fins de non-recevoir », a-t-il encore regretté. Parmi ces alternatives, le syndicat socialiste milite notamment pour une réduction collective du temps de travail à 32 heures hebdomadaires. « Dans le cadre de négociations sectorielles, les travailleurs âgés pourraient travailler un ou deux jours de moins par semaine tout en transmettant leur savoir aux plus jeunes. Cette mesure serait liée à une embauche obligatoire des jeunes et pourrait avoir un coût neutre pour les employeurs si l’on utilisait une partie des 14 milliards offerts aux entreprises sous la forme de réduction des cotisations », a détaillé Marc Goblet.

Le syndicat socialiste est également partisan de services publics de qualité, de la liberté de négocier au niveau des entreprises en matière de pouvoir d’achat et de la suppression du projet de réforme du marché du travail porté par le ministre de l’Emploi Kris Peeters. « Ce qu’il préconise en termes de flexibilité existe déjà en Belgique, à condition qu’il y ait un accord au sein des entreprises. En réalité, ce que le ministre veut, c’est contourner les conventions collectives de travail. Or, c’est en partie ce qui garantit la paix sociale en Belgique », a ajouté à ce sujet Marc Goblet, en appelant également à une plus grande justice fiscale.

« Nous avons des propositions mais nous ne sommes plus ni reconnus, ni entendus », a encore dénoncé le responsable de la FGTB, selon qui il n’existe pas de divergences de fond avec les autres syndicats, même si ces derniers – à l’exception de la CNE – n’ont pas appelé à la grève. « Bien sûr, c’est toujours mieux d’agir en front commun mais je suis certain que l’action de demain/vendredi sera très bien suivie, et ce dans toutes les régions du pays », a-t-il souligné.

Ce blocage annoncé – Marc Goblet le sait – ne manquera pas de faire réagir ceux qui s’estiment « pris en otage » par les grévistes, revendiquant haut et fort leur droit au travail. « Nous réfléchissons sans cesse à d’autres solutions. Mais pour l’instant et dans la situation actuelle, nous n’avons pas trouvé d’autres moyens que de passer à l’action », a conclu le secrétaire général de la FGTB.

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