Guy Verhofstadt © BELGAIMAGE

Guy Verhofstadt propose d’utiliser le Brexit pour faire avancer l’UE

Quel que soit le résultat du référendum sur l’avenir des relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, cette dernière ne pourra se passer d’une convention qui réglera aussi d’autres sujets fondamentaux pour son intégration, a affirmé dimanche le chef de groupe des libéraux au parlement européen, Guy Verhofstadt.

« Que ce soit oui ou non, on ne peut pas continuer comme ces trente dernières années, avec une Grande-Bretagne qui a un pied dedans, un autre dehors », a déclaré M. Verhofstadt dans l’émission Les Décodeurs (RTBF) ainsi qu’au Zevende Dag (VRT).

L’accord avec le Premier ministre britannique David Cameron crée certes un statut spécial pour le Royaume-Uni qui devient ainsi une sorte de « membre associé » de l’UE, comme les pères fondateurs de l’Europe Paul-Henry Spaak ou Jacques Delors l’avaient imaginé, relève l’ancien Premier ministre belge.

Mais pour M. Verhofstadt, ce débat doit surtout être l’occasion de lancer avec le Parlement européen une convention qui réglera d’autres enjeux majeurs de l’Union comme la gouvernance de la zone euro, la communauté de défense ou les politiques de migration et d’asile.

« Utilisons, abusons de ce Brexit, de cette affaire britannique, pour faire des pas en avant dans une Europe plus efficace et intégrée », a affirmé M. Verhofstadt. Il juge qu’actuellement, l’Union se réduit à une confédération d’Etats-Nations où les règles de l’unanimité génèrent des prises de décision trop lentes et des mesures trop faibles.

A ses yeux, un « Brexit » serait « catastrophique » pour le Royaume-Uni et les trois économies voisines que sont l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Mais il le serait davantage encore d’un point de vue géopolitique, en présentant une Europe divisée face à la Russie de Vladimir Poutine ou aux terroristes.

Quant à la campagne sur le référendum britannique, elle est « brutale ». « C’est devenu une bataille très rude non pas sur l’Europe, mais sur l’immigration. On ne parle plus du projet européen et des avantages de l’Union », a-t-il déploré.

M. Verhofstadt concède que certaines critiques des eurosceptiques ne sont pas tout à fait erronées, mais la conclusion qu’ils en tirent n’est pas la bonne selon lui. « Ça ne doit pas être un recul vers le nationalisme et le populisme, mais une réforme en profondeur de l’Union européenne », notamment avec un groupe de pays d’accord pour avancer vers plus d’intégration (Benelux, France, Allemagne, Italie, Espagne, etc).

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