Jo Cornu. © Belga

Grève SNCB : pour Jo Cornu, il s’agit « de corriger les anomalies indéfendables »

L’administrateur délégué de la SNCB, Jo Cornu, s’est dit « totalement ouvert », mardi soir sur le plateau du JT de la RTBF, à toute autre solution que celle liée à la suppression de jours de crédits des cheminots pour autant qu’elle permette d’augmenter dans la même proportion la productivité au sein de l’entreprise ferroviaire.

« Si les syndicats m’apportent une autre solution pour atteindre la même augmentation de productivité, bien entendu je suis ouvert, je ne suis pas un idéologue », a-t-il déclaré en substance.

M. Cornu a également expliqué que c’est la baisse des dotations couplée à la hausse des demandes faites à la SNCB, notamment pour le RER, qui contraignent l’entreprise publique à augmenter la productivité. « Dans la situation de la société, c’est très simple. Si on me dit que l’on ne peut pas faire une augmentation de la productivité, alors il faut que l’on s’attaque à l’offre », a-t-il poursuivi, en donnant l’exemple de lignes qui devraient alors être supprimées ou de gares qui ne seraient plus desservies. « En fait, je ne peux pas faire de miracles, sauf si on me donne la possibilité d’imprimer de l’argent. »

A l’adresse des syndicats, Jo Cornu a dit attendre de leur part qu’ils « tiennent compte de nos voyageurs et de l’économie de notre pays ». « Chaque ménage en Belgique dépense 1.000 euros par an pour soutenir la SNCB et pour voir rouler les trains. Je pense qu’en échange, ils ont droit à un service de qualité et qui est fiable. »

Au JT de la VRT, l’administrateur délégué a eu des propos plus durs, estimant que la grève en cours sur le rail n’avait rien à voir avec la défense des services publics. « Il s’agit d’une grève au sujet d’avantages qui sont indéfendables. Il est totalement anormal que l’on puisse gagner des jours de compensation durant ses congés ou en cas de maladie. Je pense que tout le monde peut comprendre cela. Nous devons augmenter la productivité et tentons en premier lieu de corriger les anomalies indéfendables. Pour moi, cela va trop loin si l’on n’accepte même pas cela », a-t-il encore fustigé.

Interrogé sur l’idée d’amener un partenaire privé à la SNCB, défendue par le ministre Alexander De Croo, M. Cornu a estimé qu' »on peut avoir les mêmes effets qu’une privatisation si on donne plus de liberté au management ». « Cela fait deux ans et demi que je demande plus de liberté », a-t-il martelé, évoquant notamment une marge de manoeuvre trop étroite pour augmenter les tarifs.

Enfin, au sujet du service minimum, Jo Cornu a avoué ne pas trop apprécier cette expression qui implique de devoir réquisitionner du personnel. « Ce qui, par contre, est possible, si on sait à l’avance combien de personnes sont disponibles, c’est de s’organiser et à ce moment-là, on peut avoir un certain service dépendant bien entendu du nombre de grévistes », a-t-il conclu.

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