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Greenpeace condamnée pour son intrusion à la centrale de Tihange en 2006

La cour d’appel de Liège a condamné mardi Greenpeace Belgium par une simple déclaration de culpabilité, pour des faits d’intrusion sur le site de la centrale nucléaire de Tihange datant du 25 octobre 2006. Deux membres de Greenpeace ont été acquittés alors qu’Electrabel a été déboutée de sa demande de dédommagement sur le plan civil.

Le 25 octobre 2006, Greenpeace avait mené une action sur plusieurs sites belges et notamment à Huy, sur le site de la centrale nucléaire de Tihange. Les membres de Greenpeace avaient pénétré sur le site, avaient dessiné une fissure sur le dôme du réacteur nucléaire et avaient inscrit le mot « périmé » sur une tour de refroidissement. Greenpeace entendait sonner l’alerte sur la vétusté des installations nucléaires. Greenpeace ainsi qu’un directeur de cette campagne et un chargé de campagne avaient été poursuivis en justice après ces actions. Ils avaient tous été acquittés en première instance en raison du flou qui existait à l’époque sur l’applicabilité de la loi. La cour d’appel a partiellement été à l’encontre de cette décision, se basant sur des travaux préparatoires du législateur pour déclarer l’infraction établie. Greenpeace est condamnée mais, pour des questions de délai raisonnable, l’organisation écope uniquement d’une simple déclaration de culpabilité. Les deux membres poursuivis en même temps que l’organisation ont été acquittés. Electrabel a pour sa part été déboutée sur le plan civil. L’entreprise réclamait plus de 80.000 euros pour couvrir des réparations et des nettoyages effectués sur le site après cette intrusion. La cour a estimé qu’Electrabel n’a pas prouvé le lien existant entre son dommage et l’infraction pénale reprochée à Greenpeace.

« Electrabel devrait plutôt balayer devant sa porte »

Greenpeace Belgique a réagi mardi à l’annonce faite par Electrabel, qui se prépare à déposer une nouvelle plainte pour intrusion sur le site nucléaire de Tihange. L’association estime que « Electrabel devrait plutôt balayer devant sa porte ».

Cette nouvelle plainte concerne l’intrusion qui a eu lieu sur le site nucléaire de Tihange en mars 2014. « Cette nouvelle plainte est totalement absurde », a fait savoir par voie de communiqué Michel Genet, le directeur de Greenpeace Belgique. Celui-ci rappelle que l’action menée à Tihange était non-violente et visait à dénoncer le vieillissement des centrales nucléaires. « Déjà en 2006, Greenpeace avait mené une action pacifique à Tihange, exhortant nos dirigeants politiques à privilégier la voie des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Un an plus tard, suite à cette action, Electrabel avait déposé plainte dans cinq arrondissements judiciaires », rappelle Michel Genet. Les faits de 2006 ont été jugés une première fois en février 2014, avant d’être rejugés en appel. La décision de la cour d’appel est d’ailleurs tombée mardi, condamnant Greenpeace par une simple déclaration de culpabilité. « La cour d’appel de Liège a rendu un arrêt défavorable à Electrabel », estime toutefois le directeur de Greenpeace Belgique. « Celle-ci a en effet acquitté l’ancien directeur de campagne et l’ancien chargé de campagne énergie/climat de Greenpeace Belgique. L’organisation environnementale, elle, a fait l’objet d’une déclaration de culpabilité, sans aucune autre conséquence, en raison du dépassement du délai raisonnable », précise-t-

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