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Grande première belge : un nationaliste préside une assemblée fédérale

Le Sénat a approuvé, pour la première fois dans l’histoire, la désignation d’un nationaliste à la présidence d’une assemblée fédérale. Hormis le groupe MR et les Verts qui ne se sont pas prononcés, l’ensemble des sénateurs a approuvé la désignation de Danny Pieters (N-VA).

La désignation de M. Pieters et celle d’André Flahaut à la Chambre est le fruit d’un accord entre PS et N-VA, les deux partis vainqueurs des élections du 13 juin.

Le chef de groupe MR François Bellot s’est dit « très surpris » par la volonté de remplacer à la présidence Armand De Decker, alors que la majorité issue du scrutin n’est pas prête de se profiler. Il s’est par ailleurs étonné de voir certains Francophones avaliser le choix de Danny Pieters connu pour son plaidoyer en faveur de la scission de la Sécu.

Dans son allocution, M. Pieters a fait allusion à Henri Rolin, premier non catholique ou libéral à accéder à la présidence du Sénat. Ancien ministre, Henri Rolin, qui a été membre du Parti Ouvrier Belge (POB) puis du Parti Socialiste Belge (PSB), présida le Sénat entre 1947 et 1949.

Précisant qu’il sera le président de tous, Danny Pieters a souligné le rôle moteur que pouvait jouer le Sénat sur le plan institutionnel et l’importance de changer les choses en profondeur, le tout, dans le respect des traditions et de la Constitution. Il a rendu hommage à son prédécesseur Armand De Decker.

André Flahaut prend le relais de Patrick Dewael

André Flahaut (PS) a été élu président de la Chambre, cette après-midi, par 91 voix contre 11 à Alexandra Colen (VB). Il y a eu 33 votes blancs ou nuls. Bien que le vote soit secret, on peut supposer que le PS, la N-VA, le CD&V, le cdH et le sp.a ont soutenu M. Flahaut. Ensemble, ces partis détiennent en effet 92 voix.

Ces partis devraient constituer la base de la prochaine majorité. On ne sait en effet toujours pas si les écologistes participeront à la négociation pour le futur gouvernement fédéral.

La Chambre s’est réunie aujourd’hui pour constituer son Bureau définitif. Le qualificatif définitif utilisé dans la convocation est toutefois très relatif puisque ce Bureau doit être réélu à chaque début de session et le sera donc en octobre prochain. Le président nouvellement élu a lui-même souligné qu’il ne connaissait pas la durée de sa mission à la présidence de l’assemblée. « De toute évidence tout ce qui se met en place aujourd’hui pourra être revu lors de la formation du futur gouvernement », a-t-il dit en prenant place au perchoir en remplacement du président sortant, Patrick Dewael (Open Vld). Cette séance de la Chambre s’est par ailleurs déroulée sans heurt.

Seul le poste de président a fait l’objet d’un vote par bulletins secrets puisque le Vlaams Belang avait présenté son propre candidat. L’assemblée a ensuite désigné son Bureau, composé à la proportionnelle et selon la répartition déterminée par la clef d’Hondt de cinq vice-présidents : Ben Weyts (N-VA), Corine de Permentier (MR), Sonia Becq (CD&V), Sigfried Bracke (N-VA) et André Frédéric (PS) et de 4 secrétaires : Dirk Van der Maelen (sp.a), Patrick Dewael (Open Vld), Stefaan Van Hecke
(Groen!) et Filip De Man (VB).

Les députés ont également désigné quatre questeurs : Sarah Smeyers (N-VA), Colette Burgeon (PS), Olivier Maingain (MR) et Gerald Kindermans (CD&V). Sous la précédente législature, il y avait 6 questeurs. Les chefs de groupe, réunis avant la séance, ont déjà décidé de ramener ce nombre à 4.

La Chambre se réunira à nouveau sur convocation, en tout cas le 2e mardi d’octobre. Elle pourrait être appelée à se réunir avant s’il y a un accord de gouvernement.

Il a été convenu qu’à l’automne prochain, la Chambre entamera une réflexion au sein de la Commission du règlement pour diminuer le nombre des membres du bureau et traiter des avantages liés aux fonctions au sein de celui-ci.

Le Vif.be, avec Belga

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