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Grande incertitude sur le message que les informateurs vont remettre au Roi

Le Vif

C’est ce lundi à 15h que le roi Philippe doit recevoir les informateurs Joachim Coens et Georges-Louis Bouchez pour un rapport de leur mission. L’incertitude la plus grande persistait dimanche sur le message que le duo allait formuler et sur la décision que prendrait le chef de l’État.

Les temps sont-ils mûrs pour passer à une étape de « préformation » d’un gouvernement fédéral ? La mission royale confiée il y a un mois aux présidents du CD&V et du MR devra-t-elle être prolongée ? Quels partis seraient retenus pour la phase ultérieure ? Reste-t-il une possibilité d’allier les deux partis arrivés premiers dans leur Communauté, N-VA et PS ?

Les récentes fuites de bribes de la note élaborée par le duo ont montré que le curseur s’était déplacé vers le centre-droit par rapport à la note du président du PS Paul Magnette, ce qui sans surprise a été accueilli favorablement par la N-VA, moins par le PS. Mais la réaction la plus notable a été celle, divisée, de l’Open Vld: tandis que le parti parlait mercredi soir d’une « note CD&V peu ambitieuse », le député Vincent Van Quickenborne l’a considérée comme une bonne base de discussion.

La tension est montée d’un cran entre la présidente des libéraux flamands, Gwendolyn Rutten, et le président de la N-VA Bart De Wever, qui la soupçonne de s’être entendue avec le PS pour que le poste de Premier ministre soit octroyé à un(e) libéral(e) flamand(e).

Le bourgmestre d’Anvers a aussi reproché à Mme Rutten de n’avoir pas répondu à l’un de ses appels téléphoniques ni à son invitation à former un front flamand avec le CD&V. Mais ni Mme Rutten ni le vice-Premier ministre Open Vld Alexander De Croo ne veulent d’un tel front flamand, qui ne viserait qu’à « s’opposer à quelque chose » tandis qu’ils souhaitent une action positive, en lien avec les réformateurs francophones.

Le CD&V, de son côté, a répété ses faveurs pour une coalition avec la N-VA, tant que cette dernière n’a pas renoncé à gouverner au Fédéral. Or, samedi, lors de ses voeux de Nouvel an, Bart De Wever a réaffirmé qu’il le voulait, tout en tendant la main aux socialistes sur la sécurité sociale et le relèvement des pensions les plus basses.

Le PS, partisan d’une coalition « Vivaldi » sans la N-VA, n’a pas du tout été convaincu de la sincérité du nationaliste flamand. Il y a vu une nouvelle manoeuvre stratégique comme la N-VA en fait régulièrement, selon lui, lorsqu’elle sent la situation lui échapper. Mais le sp.a, par la voix de l’ancien informateur Johan Vande Lanotte, a estimé que l’on ne pouvait négliger une offre du plus grand parti de Belgique à la plus grande famille politique du pays. Il a appelé les informateurs à réunir une nouvelle fois PS et N-VA. Sans toutefois imposer une obligation de résultat.

Unis dimanche aux voeux du nouveau président du MR Georges-Louis Bouchez, les libéraux flamands comme francophones ont plaidé pour passer à une nouvelle étape. Le vice-président du MR Jean-Luc Crucke verrait bien Georges-Louis Bouchez proposer au Roi de désigner un préformateur. Mais pour avancer avec quels partis ? Le CD&V restant scotché à la N-VA, qu’en dirait Joachim Coens ?

« Je crois que maintenant, on a assez d’éléments pour prendre une décision », a plaidé dimanche M. Bouchez, en mettant en garde contre une indécision qui ne profiterait qu’aux populistes.

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