Bart De Wever © Belga

Gouvernement flamand : la N-VA fait trembler la société civile

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Dans une lettre ouverte publiée par De Morgen, 78 organisations de la société civile expriment un profond malaise quant aux projets du futur gouvernement flamand. « Sans nos associations, nos défenseurs et nos porte-parole, chaque citoyen deviendra une île qui devra se débrouiller pour survivre quand ses droits seront bafoués », écrivent-elles.

Le Minderhedenforum (Forum des minorités), qui représente les minorités ethnoculturelles en Flandre et à Bruxelles, se montre particulièrement inquiet. Les responsables de la plateforme, qui existe depuis quinze ans, craignent que le futur gouvernement flamand veuille tout simplement supprimer le Forum des Minorités.

La note de départ rédigée par la N-VA, dont la partie consacrée à l’intégration a fuité dans De Morgen, précise en effet que « les initiatives parallèles, basées uniquement sur l’origine ou la confession, ne sont plus soutenues par le gouvernement flamand ». « La politique d’intégration flamande ne veut pas demander aux gens de rendre des comptes sur leurs origines ou leur confession, mais cherche au contraire à créer une société inclusive », explique la N-VA.

Les auteurs de la lettre ouverte, des syndicats et des organisations de la société civile qui luttent contre le racisme et promeuvent l’égalité des chances, et défendent notamment les droits des réfugiés, des LGTB et des séniors, et les droits de l’Homme en général craignent de faire les frais de mesures d’austérité.

Ils estiment que le soutien aux défenseurs et aux représentants des groupes défavorisés favorise l’inclusion. « Le soutien du gouvernement et la coopération avec la société civile sont une condition préalable fondamentale à une société inclusive. Après tout, l’inclusion signifie que chacun participe en tant que citoyen à part entière dans tous les domaines de la société », écrivent-ils.

Droits fondamentaux

« Démanteler plutôt que renforcer l’égalité des chances et l’intégration est préjudiciable à la société inclusive à laquelle nous aspirons et n’est dans l’intérêt de personne. Les organisations de la société civile sont le pont, les liens indispensables entre les citoyens et la politique. Elles sauvegardent les droits fondamentaux, écoutent les citoyens et font entendre leur voix auprès des décideurs politiques », concluent-ils.

Le Forum des Minorités n’est pas la seule organisation à craindre pour sa survie. Les autres organisations signataires de la carte blanche craignent également d’être victimes de mesures d’austérités décidées par la N-VA.

Interrogée par De Morgen, Sarah Scheepers de l’ASBL ella, une association qui se veut un carrefour entre genre et ethnicité, souligne le rôle d’intermédiaire de la société civile entre les citoyens et l’État. « Les personnes en situation de faiblesse, qui autrement seraient à peine entendues, peuvent bel et bien faire entendre leur voix collectivement. La société civile peut combler les angles morts de la politique », déclare-t-elle.

Si la note de départ a été rédigée par la N-VA, elle semble également récolter l’adhésion des libéraux flamands. Le bourgmestre de Courtrai Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a déclenché une polémique en écrivant sur Twitter : « Les piliers s’agitent. L’électeur les a déjà lâchés. Ne reste plus qu’à former ce nouveau gouvernement flamand. S’il vous plaît, faites-le ».

https://twitter.com/VincentVQ/status/1169110939897143296ᴠɪɴᴄᴇɴᴛ ᴠᴀɴ Qᴜɪᴄᴋᴇɴʙᴏʀɴᴇhttps://twitter.com/VincentVQ

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Réaction grotesque et incorrecte

La riposte ne s’est pas fait attendre. « Quelle réaction grotesque et incorrecte. Il s’agit d’organisations qui soutiennent les droits des femmes, des LGBT, des minorités, des personnes en situation de pauvreté et autres. Ça ne compte plus pour @openvld ? #hallucinant », s’indigne An Moerenhout (Groen). Felix De Clerck (CD&V) estime quant à lui que, pour Van Quickenborne, « la société civile n’est bonne qu’à servir à ses barbecues de ville ».

https://twitter.com/anmoerenhout/status/1169153140198916097An Moerenhouthttps://twitter.com/anmoerenhout

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Invité à s’expliquer par Belga, Van Quickenborne déclare que pour lui il s’agit surtout de « la primauté de la politique ». Il estime que les mutuelles, les syndicats, les organisations patronales et autres organisations de la société civile ont trop de pouvoir et qu’elles freinent les réformes nécessaires. Il souligne qu’il ne vise pas la société civile dans son entièreté.

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