Google, plus influent que Facebook et YouTube. Hyperprésent dans le quotidien des utilisateurs, il crée un fort sentiment de confiance. © ALAIN JOCARD/belgaimage

Google, le roi des marques en Belgique

Mélanie Geelkens
Mélanie Geelkens Journaliste, responsable éditoriale du Vif.be

Indétrônable. En Belgique comme dans le reste du monde, Google reste la marque la plus influente dans nos vies quotidiennes, selon une enquête menée depuis 2011 par l’institut de sondage Ipsos. Un juste équilibre entre présence, confiance, innovation, engagement et responsabilité sociétale. Côté noir-jaune-rouge, seul Colruyt rivalise avec les géants mondiaux.

Plus personne ne cherche quelque chose sur Internet. Un mot, une info, un resto vont se googler désormais . Rare privilège marketing que de léguer son nom au langage courant, à l’instar d’un Eugène Poubelle ou d’un Ateliers réunis Caddie. Si ça, c’est pas de l’influence ! Le roi Google, intronisé par Ipsos. L’entreprise de sondage vient de publier le classement des marques qui s’immiscent le plus intimement dans nos vies quotidiennes. Un exercice annuel depuis 2011, doublé cette fois d’une déclinaison belge (il n’y en avait plus eu depuis 2015). Chez nous, comme ailleurs, le moteur de recherche s’est aussi imposé. Ainsi en ont décidé quelque 2 502 internautes interrogés en ligne. Des hommes et femmes de 18 à 69 ans, à 54 % Flamands, qui ont ensuite sacré – dans l’ordre -YouTube, Facebook, Colruyt et Microsoft. Samsung, Ikea, Coca-Cola, Aldi et Lidl complètent le top 10. Sur 168 marques.

Les autres ? Total, Huawei, Jupiler, Côte d’Or, Douwe Egberts, Proximus, bpost, Amazon, Instagram, De Lijn, KBC, Belfius, McDonald’s, Netflix, Danone, Krëfel… Et même Le Vif/L’Express. Dans le désordre, cette fois, car Ipsos ne dévoile pas le reste de la hiérarchie. Du moins, pas gratuitement : aux concernés désireux de mesurer leur degré de popularité d’allonger. Un peu ou beaucoup, selon le degré de détails souhaité.

Il y a trois ans, Google régnait déjà. Facebook et Colruyt complétaient le podium, YouTube n’était que huitième. Telenet et Apple, qui pointaient respectivement quatrième et septième, sont détrônés aujourd’hui. L’influence, ça va, ça vient. Ce n’est pas fait de tout petits riens : Ipsos a identifié onze facteurs qui la façonnent. Engendrer une forte identification, entretenir une relation émotionnelle, faire partie du langage courant, modifier la manière de consommer, encourager à faire des choix meilleurs et plus intelligents, impacter le déroulement de la vie quotidienne, favoriser l’interaction…

Google, le roi des marques en Belgique

L’engagement a devancé l’innovation

Parallèlement, pour pouvoir mesurer concrètement cette influence, l’institut de sondage a retenu cinq paramètres et a établi leur moyenne, afin d’en dresser une sorte de portrait-robot. Le plus important : l’engagement (30 %). Soit la capacité à se trouver  » là où les consommateurs potentiels sont, dans et en dehors du processus d’achat, selon une approche multicanal « . L’interaction avec la marque, le fait de cliquer sur ses publicités, de les partager, d’être impatient de découvrir sa prochaine nouveauté… Grosso modo, le modèle Facebook et ses 7,3 millions d’utilisateurs belges. Malgré un léger recul, il reste le réseau social le plus influent, utilisé par 85 % des répondants au cours du mois précédant l’enquête. Toutes générations confondues, là où un Instagram (3,2 millions d’utilisateurs) n’est surtout populaire que chez les jeunes.

Par rapport à 2015, l’engagement a devancé l’innovation (28 %), le fait d’être un lanceur de tendances plutôt qu’un suiveur. Le solde est un mélange de confiance (23 %), de responsabilité sociétale (13 %) et de présence  » classique « , via les campagnes de publicité (6 %).  » Notre enquête a été réalisée en novembre 2018, soit juste avant que débutent toutes les manifestations pour le climat, remarque Dimitri Anné, directeur de service chez Ipsos. Peut-être que, pour la prochaine édition, la responsabilité sociétale et environnementale jouera un rôle plus important. Sinon, d’année en année, les paramètres d’influence ne varient pas beaucoup.  »

Chaque marque y va de son propre dosage. La progression de six places de YouTube se traduit par celle de sa présence (36 %) et de son influence (29 %). Surtout chez les millenials, les 18-33 ans, où il se classe premier. Alors qu’il est troisième pour la génération X (34-50 ans) et… absent chez les babyboomers (51-69 ans). Google, quant à lui, mise d’abord sur la présence (37 %) et la confiance (31 %), avec le succès que l’on sait. Un score de 388 points, alors que le plus faible (un acteur des télécoms) ne dépasse pas les 32 !  » Certains secteurs rencontrent plus de difficultés car ils changent de business model ou parce qu’ils entretiennent des contacts moins fréquents avec le consommateur, comme les assurances ou l’énergie « , pointe Dimitri Anné.

L’influence, c’est (souvent) gratuit

Reste qu’être influent  » semble signifier être gratuit ou offrir de la bonne qualité à bas prix « , constate Ipsos au regard de son top 10. Samsung qui y fait son entrée (et qui propose du moyen comme du haut de gamme) plutôt qu’Apple, qui en sort. Pas de Delhaize ou de Carrefour, mais du Lidl, de l’Aldi et du Colruyt. Seule marque belge, d’ailleurs, à s’incruster dans le haut du panier.  » Donc, même un acteur local peut être performant, observe le spécialiste. La quatrième place de Colruyt s’explique principalement par deux facteurs : sa présence (42 %) et sa confiance (39 %). Surtout chez la génération X (NDLR : où l’enseigne est première) et les babyboomers, qui estiment que le distributeur a changé la manière dont ils font leurs courses.  » Il est par contre absent des dix premières places chez les jeunes.

Colruyt est aussi cité en exemple pour sa capacité à  » repenser son business model sur la base de nouveaux besoins « , via son système de courses en ligne Collect&Go. Comme les achats en ligne désormais possibles chez Ikea. Ipsos souligne également le repositionnement de Lidl en mode  » épicier de proximité « , avec l’accent mis sur les produits frais. Mais la publicité traditionnelle reste importante, ajoute l’institut de sondage, qui cite le bon vieux toutes-boîtes d’Aldi. Indémodable. Jusqu’à la prochaine fournée du classement ?

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