Geert Bourgeois © Debby Termonia

Geert Bourgeois (N-VA): « L’ADN de notre parti n’a pas changé : nous sommes et restons un parti confédéraliste »

Le Vif

Au cours d’un entretien accordé à nos confrères de Knack, le ministre-président flamand Geert Bourgeois (N-VA) revient sur les réformes réalisées par le gouvernement flamand et sur la ligne politique de la N-VA : « Je sais que ma ligne n’est plus celle de la N-VA d’aujourd’hui. Mais je tiens à mes principes. »

Bourgeois n’hésite pas à dresser un bilan élogieux des réformes réalisées par son gouvernement : « En toute modestie, je pense que la Flandre n’a jamais eu un gouvernement de réformes aussi importantes. En moins de trois ans, nous avons déjà énormément réformé. Notre tax shift flamand n’est pas un shift, mais une véritable baisse d’impôts : nous avons baissé les taxes sur les donations. Et il y a évidemment la réforme sur l’enseignement. Nous avons réduit notre gouvernement : 4000 fonctionnaires de moins d’ici 2019. Et il y a l’adaptation historique des allocations familiales, qui accordent 160 euros à chaque enfant. »

Trop peu de conflits

Geert Bourgeois se dit frustré par le peu d’attention accordé aux prestations de son gouvernement. « Le gouvernement flamand connaît, peut-être malheureusement pour moi et sa popularité, trop peu de conflits. J’ai le sentiment que les médias ne regardent presque que les accidents », déplore-t-il.

Interrogé sur la pauvreté infantile, que la ministre de la Lutte contre la pauvreté Liesbeth Homans (N-VA) a promis de réduire de moitié, Bourgeois explique que la réforme des allocations familiales fera baisser le nombre d’enfants défavorisés de 10%. Il souligne que la Wallonie « gauchiste » a copié-collé sa mesure et qu’elle ne peut donc pas être « si mauvaise ».

Invité à comparer son bilan à celui moins brillant du gouvernement fédéral, le ministre-président admet qu’il y a plus de problèmes au niveau fédéral qu’en Flandre. « Je comprends qu’on remette l’équilibre budgétaire d’un an, mais j’attends de sérieuses réformes : l’impôt sur les sociétés, une baisse plus poussée des charges salariales, une flexibilisation des règles de travail pour l’e-commerce », déclare-t-il à Knack.

Au cours de l’entretien, le nationaliste flamand revient également sur l’intégration des nouveaux venus, dont il admet qu’elle n’est pas toujours facile. « Il y a quelque temps, je parlais à des musulmans à Genk. Les hommes étaient installés à droite, les femmes – voilées – à gauche et elles ne disaient rien, elles buvaient du thé à la menthe. Mais il n’y a pas si longtemps, c’était pareil dans les églises flamandes. Les nouveaux venus doivent faire un bond énorme en très peu de temps », affirme-t-il.

Il ajoute que pour lui l’intégration des nouveaux venus est une priorité absolue. « Nous respectons leur culture privée, mais ils doivent participer à la culture publique. Je réalise aussi que c’est assez difficile », dit-il. « Nous avons tous vu les résultats du référendum turc en Belgique. Le fait qu’une partie de ces personnes se sentent toujours des citoyens de seconde zone est un signal particulier dont nous devons tenir compte. Nous devons nous demander si nous ne devons pas renforcer nos efforts », conclut-il.

Plus d’autonomie

Interrogé sur les projets de la N-VA pour 2019, Bourgeois estime qu’il faudra remettre les propositions communautaires sur la table. « L’ADN de notre parti n’a pas changé : nous sommes et restons un parti confédéraliste. Et en tant que ministre-président flamand je vois tous les jours qu’une autonomie accrue serait plus utile. Tous mes collègues des autres partis du gouvernement réalisent que le gouvernement flamand pourrait mener une politique encore meilleure si nous gardons nos propres compétences. Notre programme communautaire est donc maintenu ». Il souligne toutefois que la N-VA « ne prêchera pas la révolution armée » et « qu’un parti doit agir stratégiquement ».

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