Illustration. © Belga

Geens et son administration espèrent qu’il n’y aura pas de grève le 11 décembre dans les prisons

L’administration pénitentiaire a confirmé mercredi matin le dépôt d’un préavis de grève dans les prisons par deux syndicats. « Mais nous espérons encore qu’il n’y aura pas de grève », a réagi sa porte-parole Kathleen Van De Vijver.

Les syndicats chrétien et socialiste menacent de mener une grève de 24h dans toutes les prisons du pays à partir du 11 décembre à 22h00. Ils dénoncent le « malaise général » ambiant au sein des établissements pénitentiaires, notamment à cause du manque de personnel. Le service minimum que veut imposer le ministre de la Justice Koen Geens pose également problème aux syndicats.

Une consultation est néanmoins prévue entre l’administration pénitentiaire et les représentants des travailleurs avant cette grève. « Comme le prévoit la procédure, des discussions auront lieu au sein du comité supérieur de concertation », ajoute Kathleen Van De Vijver. « Nous verrons ensuite si une grève est effectivement décidée. »

Dans un communiqué, le ministre de la Justice, Koen Geens, a insisté sur les efforts fournis ces dernières années pour améliorer le climat dans les prisons. Il insiste sur la concertation qui a été menée avec les syndicats et, s’il dit comprendre les préoccupations des syndicats, il espère lui aussi qu’une grève pourra être évitée.

« Chacun doit comprendre que le service minimum garanti que nous instaurons n’excède pas les obligations qui nous soumises par le Comité européen (CPT) chargé de suivre le traitement et la répression des détenus », a-t-il ajouté.

Le ministre rappelle aussi les recrutements qui ont déjà eu lieu.

« En 2019, il n’y a eu que 381 embauches (chiffres au 01/10/19) dans l’ensemble des prisons. En 2018, 561 collaborateurs ont été recrutés. En 2017, ils étaient 609 et 246 en 2016. Les recrutements en vue d’un personnel qualifié se poursuivent mais il est vrai que le cadre en personnel est insuffisamment rempli à cause d’une pénurie sur le marché du travail. Trop peu de candidats adéquats se manifestent. En outre, une concurrence forte se joue notamment avec les entreprises de gardiennage, la police et l’armée », a-t-il expliqué.

La population carcérale est en baisse, fait-il aussi remarquer même s’il est difficile d’atteindre le seuil des 10.000 prisonniers.

Des investissements sont menés dans les infrastructures. Deux ailes de la prison de Namur ont ainsi été rénovées et deux autres ailes doivent suivre. Quant à la construction de la prison de Haren, elle est en cours et l’établissement devrait ouvrir ses portes en 2022.

L’installation du téléphone suit également son cours. Dans plus de la moitié des prisons belges, la téléphonie en cellule est déjà intégralement déployée. De cette manière, le personnel pénitentiaire gagne du temps car les détenus ne doivent plus quitter leur cellule pour téléphoner.

Une loi du 23 mars 2019 permet quant à elle de moderniser le statut du personnel pénitentiaire (harmonisation du système de congés, formation, etc.).

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