© Belga Image

Furlan en appelle à un sursaut collectif, sans convaincre

Le ministre wallon des Pouvoirs publics a répondu mercredi en plénière du parlement wallon sur le scandale Publifin, appelant à un « sursaut collectif » et avançant plusieurs mesures pour renforcer la gouvernance des structures publiques en Wallonie.

Concernant les mandats de son ex-chef de cabinet adjoint Claude Parmentier chez Publifin et Nethys, « je ne savais pas, j’aurais pu le savoir et c’est vrai, je n’ai pas cherché à le savoir, car sa situation n’avait pas évolué lorsqu’il est entré en 2014 dans mon cabinet », a-t-il dit, confirmant qu’il n’y avait pas à ses yeux de conflit d’intérêts.

Sur le scandale Publifin en lui-même, pour lequel des mandataires locaux ont perçu d’importantes rémunérations contre des prestations faibles voire inexistantes dans des organes consultatifs (comités de secteur), M. Furlan a dévoilé un premier rapport de son administration, relativement ambigu: ce rapport conclut en effet à la possibilité de deux lectures, selon la lettre ou l’esprit de la législation. La conclusion de l’administration est que « quelle que soit l’option en termes de légalité, ces pratiques apparaissent contestables sur le plan éthique ».

L’enquête administrative se poursuit, une information judiciaire est toujours ouverte.

Le ministre a rappelé les démarches qu’il avait déjà entreprises pour renforcer la gouvernance des intercommunales. Il a réfuté tout immobilisme de sa part et assuré que toutes les propositions avancées par l’opposition seraient examinées. Il a avancé cinq réformes à mener au minimum: un screening de tous les organismes supracommunaux afin de « supprimer tout ce qui n’est pas indispensable », la suppression des rémunérations dans les instances consultatives, la proportionnalité des rémunérations dans les organes de gestion par rapport aux responsabilités, au travail effectué et à la présence, la publication de toutes les rémunérations et l’ouverture des assemblées générales au public.

Pour Pierre-Yves Jeholet, trop peu de réponses sont ainsi apportées. Il persiste à voir dans le chef du ministre PS « une négligence forte, une paresse coupable, un dilettantisme inacceptable. » « Vous êtes affaiblis. Vous n’avez pas la capacité à mener ces réformes. Soit vous démissionnez, soit un autre membre du gouvernement, peut-être le ministre-président, assume ces responsabilités ». A ces mots, le chef de groupe PS Christophe Collignon s’est emporté en accusant M. Jeholet de « poursuivre une responsabilité individuelle » alors que le libéral avait reconnu une responsabilité collective quelques dizaines de minutes plus tôt.

Pour Ecolo, Stéphane Hazée a confirmé qu’à ses yeux, la responsabilité du gouvernement restait engagée, et que personne ne semblait l’assumer. Il a pointé du doigt l’insuffisance des propositions avancées par le gouvernement, ainsi que le fait qu' »aucune mesure n’est prise par rapport aux puissants intouchables » dans les intercommunales ciblées. A ses yeux, la réponse de la coalition PS-cdH est « sans commune mesure avec la crise, et c’est très inquiétant ».

Contenu partenaire