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Francken caricaturé en nazi: Ecolo J convoqué, mais la plainte a peu de chances d’aboutir

Après la diffusion par Ecolo J d’un photomontage montrant Theo Francken en uniforme nazi, le secrétaire d’Etat N-VA avait promis de porter plainte. Le dossier a été transmis au parquet de Bruxelles et, cette semaine, les coprésidents d’Ecolo J Laura Goffart et Thomas Van De Meersche ont été entendus au commissariat de police, rapporte mercredi l’organisation de jeunesse du parti Ecolo.

Le photomontage en cause remonte à fin septembre. Il montre le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration habillé en soldat de la Wehrmacht. Diffusé quelques minutes par Ecolo J sur les réseaux sociaux, il visait à dénoncer la politique migratoire de M. Francken, en particulier sa collaboration avec le régime soudanais dont le président est accusé de génocide, ainsi que les « rafles planifiées » à l’encontre des migrants du parc Maximilien.

Le secrétaire d’Etat avait exigé en vain des excuses, puis promis de porter plainte. Ce qu’il a fait, pour « diffamation, atteinte à la pudeur et outrage ». Défendu par l’avocat Jacques Englebert, Ecolo J assume. La caricature « visait à ouvrir un débat » alors que la politique migratoire du gouvernement belge, « dont la presse avait relayé des confiscations de biens, des rafles planifiées avec quota, et la collaboration avec un dirigeant soudanais génocidaire, ne nous semble pas digne d’un état démocratique ni respectueuse des droits de l’homme », soutient l’organisation.

En faisant appel à la justice pour des faits relevant de la liberté d’expression, Theo Francken mobilise inutilement des ressources policières et judiciaires, déplore Ecolo J. Theo Francken a lui-même médiatisé cette affaire, notamment en publiant une photo de lui lors du dépôt de sa plainte, ajoute Me Englebert, qui explique qu’Ecolo J a dès lors expressément demandé à être entendu afin de faire connaître ses arguments avant que l’affaire ne « passe à la trappe ».

« Dans le cadre d’un débat démocratique, la Cour européenne des droits de l’homme admet un droit à l’exagération », rappelle l’avocat. Pour lui, la plainte a peu de chances d’aboutir, surtout que les délits de presse (auxquels s’assimilent les écrits sur internet) ressortent de la cour d’assises. Mais la démarche du secrétaire d’Etat N-VA vise surtout à intimider et il faut combattre ce risque dissuasif, conclut-il.

Belga

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