Theo Francken © BELGA

Francken avoue: « J’ai fait des erreurs »

L’ancien secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration de la N-VA, Theo Francken, critique le nouveau gouvernement minoritaire du Premier ministre Michel dans la matinale de Radio 1. « Quelle est la légitimité démocratique de cette politique », se demande-t-il. Francken trouve aussi la sortie de son successeur Maggie De Block (Open Vld) « en dessous de tout ». Et il admet, aussi, avoir « fait des erreurs ».

« Depuis le départ de la N-VA, le Premier ministre Michel dirige un gouvernement minoritaire composé de l’Open Vld, CD&V et du MR mais qui dispose de moins d’un tiers des sièges de l’Assemblée ». Francken se demande si un tel gouvernement est légitime sur le plan démocratique. « Ils ont un nouveau gouvernement, avec un nouveau programme et de nouveaux points clés, mais qui n’a pas été approuvé au parlement. Pour ce que j’en ai compris, le Premier ministre n’est pas encore allé chez le Roi. Le gouvernement ne va pas non plus devant le parlement, alors qu’il ne représente qu’un tiers des sièges et un tiers des électeurs. En tant que démocrate, je m’interroge. Pourquoi le gouvernement n’ose-t-il pas demander la confiance au parlement? « , a-t-il ajouté. Pour lui, « ils n’ont aucune base démocratique et je trouve que l’on traite la Constitution avec beaucoup de légèreté ».

En cas de vote de confiance dans la Chambre, il n’est « pas évident » selon Francken que la N-VA donnera sa confiance à la nouvelle équipe. « Qu’ils aillent au parlement pour un tel vote et nous verrons. Les consignes de votes devront faire l’objet d’une discussion interne. » Francken ne dit pas plus sur une éventuelle motion de défiance.

Maggie De Bloc en « dessous de tout »

L’ancien secrétaire d’Etat est aussi revenu sur les attaques de la présidente de l’Open Vld Gwendolyn Rutten et de Maggie De Block, cette dernière ayant notamment fait état d’un « département de l’Asile et de la Migration en crise et en plein chaos ».

Il trouve l’attitude de Maggie De Block (Open Vld), responsable des migrations depuis hier, « en dessous de tout ». De Block a annoncé presque immédiatement que la politique migratoire « redeviendra humaine », et que Francken avait tort. « Il y a certaines règles en politique », dit-il.

Francken avoue:
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« Je trouve que c’est vraiment indécent. Si ma politique était si inhumaine, pourquoi Open Vld est-il resté pendant quatre ans », se demande-t-il. « Il est clair qu’il y avait beaucoup de colère contenue chez Open Vld et CD&V. » « Si elles veulent s’agiter ainsi jusqu’aux élections de mai, ce sera ‘la guerre totale’. Pour moi, ce n’est pas un problème », a-t-il conclu.

Francken sentait dès jeudi que le gouvernement allait tomber. Surtout à cause de « l’enthousiasme avec lequel Open Vld et CD&V sont montés au créneau ». « Ils voulaient qu’on parte », dit encore Francken.

J’ai commis des erreurs

« L’asile et l’immigration est un département difficile, si ce n’est le plus difficile, » déclare Francken. « C’est à propos des gens, des gens qui ont des rêves ». Néanmoins, il estime, selon ses propres termes, qu’il bénéficiait d’une large base d’appui pour sa politique. « Ces dernières 24 heures, j’ai également senti le soutien de la population. »

Il admet cependant qu’il a « fait des erreurs », par exemple avec certains tweets, mais que cela ne veut pas dire qu’il a fait un mauvais parcours. « J’avais l’un des postes les plus difficiles du gouvernement Michel. »

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