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Formation fédérale : « Et maintenant? », s’interroge la presse

Le Vif

« Épais brouillard », « impasse », « Nous aussi, on en a marre », … Les éditoriaux des journaux samedi se concentrent tous sur la situation politique du Royaume et le spectre de nouvelles élections. « Mais franchement, qui est surpris? », tranche Le Soir.

La piste PS et la N-VA « semble définitivement enterrée », selon l’Avenir, pour qui « la crispation est telle qu’on n’entrevoit même pas le début d’une sortie de crise ». « Le Roi sortira peut-être un nouveau lapin de son chapeau dans les prochains jours. » Bref: le brouillard est épais.

« Alors, on fait quoi maintenant? », interroge l’Echo, qui titre son éditorial d’un « Nous aussi, on en a marre ». Le quotidien met en garde: « sans budget, impossible de redresser les comptes durablement et affronter les nombreux défis qui nous attendent ». « La pathologie politique belge nous mène à ce constat: il nous faudra un jour repenser fondamentalement notre système électoral pour empêcher qu’une poignée de politiciens puissent ainsi bloquer le pays », plaide l’auteur de l’édito. En attendant, il faut à tout prix une coalition pour avancer un budget. « Ne l’oublions pas: la facture sonne toujours deux fois. »

« Il fallait être Hibernatus ou moine ces derniers mois pour ne pas avoir compris que le PS ne monterait pas dans un gouvernement avec la N-VA », réagit Le Soir, qui estime Koen Geens « bien culotté de rejeter la responsabilité de l’échec de sa mission sur Paul Magnette et le PS ». « Peut-on espérer pour la santé mentale de tout le monde et par égard pour le temps qu’on gaspille, qu’on arrête de tester la formule? »

« Un joker royal cramé en 15 jours », tel est le titre de l’édito de Sudpresse samedi. « Un fameux gâchis », résume le quotidien. « Mais restons ‘positifs’, la mission a servi à sceller le sort d’un accord entre la N-VA et le PS. »

« C’est pas moi, c’est lui »: « Paul, Bart, Joachim, Georges-Louis, Gwendolyn, Jean-Marc, Conner, Maxime, François et les autres, épargnez-nous cette séquence, gardez votre salive, votre encre pour construire, demain, et pas pour démolir », écrit La Libre dans son édito du jour. Le quotidien en appelle à un peu de « hauteur ». « Ne jetez pas l’opprobre sur ceux qui ne pensent pas comme vous. (…) L’échec de la mission de Koen Geens est l’échec de tous. » Et l’éditorialiste de La Libre de poursuivre: « L’échec est là. Voilà. En démocratie, il ne faut pas avoir peur des élections. »

Au nord du pays, De Morgen pointe samedi « la grave erreur de calcul » de Paul Magnette, qui a « torpillé » la mission de Koen Geens juste avant la dateline « pour mettre la pression sur le CD&V ». Dans tous les cas, de nouvelles élections emmèneraient le pays sur « un terrain miné ».

De Standaard estime de son côté que le CD&V s’est retrouvé avec « un couteau sous la gorge » à cause d’un Paul Magnette « impatient ».

Pour l’éditorialiste du Tijd, cette crise politique est en réalité « une crise de régime ». « De nouvelles élections ne porteraient plus sur la migration, le climat et les retraites. Elles porteraient sur le fonctionnement de la Belgique elle-même, sur les différentes structures et sur le système politique lui-même. »

« Aucun parti ne veut de nouvelles élections mais ils ont surtout montré jusqu’à présent qu’il n’y avait pas d’autres possibilités », relève encore Het Nieuwsblad. « C’est un bric-à-brac. » Pour le quotidien, l’impasse politique résulte aussi du fait que les partis « ont continué à faire campagne les uns contre les autres après les élections ».

Enfin, Het Laatste Nieuws, qui trouve à Paul Magnette des airs de « poupée qui fait non, non, non, non », demande une réponse claire au CD&V: « une fois pour toutes, voulez-vous négocier pour une Vivaldi, oui ou non? »

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